jeudi 23 novembre 2017

La France divisée contre elle-même


Abauzit en conférence


Ce titre un peu compliqué est tiré de l'Evangile de Matthieu: "Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert" ou "court à sa ruine" et, "toute ville ou toute maison divisée contre elle-même s'écroulera." Jésus venait alors de guérir un possédé, aveugle et muet. Les pharisiens qui l'apprirent ne s'en tinrent pas là et dirent que Jésus était Béelzébuth, s'il pouvait facilement chasser les démons. Si donc Satan est divisé contre lui-même, répondit Jésus, comment son royaume se maintiendrait-il?

La comparaison avec la France suppose qu'Abauzit part du principe que la France était unie au temps du christianisme royal: ça n'est pas une vérité historique mais un principe d'ordre moral.

Aspect formel

Je voulais lire avec impatience cet ouvrage qui coûte relativement cher et vu le prix justement, il y a une première déception: pas mal de fautes. Il y en a beaucoup plus au début du livre qu'à la fin mais globalement, un tel nombre de fautes pour un livre publié est inacceptable: fautes d'orthographe (assemble, deux milles, tout une série...), (a) fautes de ponctuation, oubli ou ajout inutile de mots, fautes de conjugaison (il assainie), construction lexicale tordue, (b) changement abrupt de police. Quand on se targue de ressusciter l'amour de la littérature française, on prend (grand) soin de l'écrire avec amour ou de suivre le cours de l'impression... Les éditions Altitude ont-elles même un correcteur?

Le style d’Abauzit n'est pas désagréable. Avocat au barreau de Paris, il est discret sur sa biographie lorsqu'il s'exprime et consacre apparemment beaucoup de son temps libre à la lecture. Intervenant dans les médias de la "dissidence", il veut mener un combat pour la "France éternelle" mais pas celle de de Gaulle. Son style est assez clair avec un vocabulaire riche; c'est plutôt la présentation générale, la maquette qui laisse à désirer: manque d'aération, sous-chapitrage anarchique, notes en bas de page  qui parfois prennent autant ou plus de place que le texte, ou créent un double texte en filant la page et, parfois, horreur: liens internet! Quoi de plus laid que ces sales liens dégueulasses pleins de tirets au milieu et en bas, de barres obliques et de numéros dans une tentative à la fois littéraire et intellectuelle!

A suivre.


(a) "Quelques soient leurs singularités"... aïe, aïe!

(b) "Hugo Stinnes y arrive lui faisant miroiter l'exploitation de la Russie, dont les dirigeants bolchéviques sont les hommes de main du pangermanisme, et en laissant..." La conjonction de coordination dont introduit une subordonnée qui se rapporte à un complément: "sont les hommes de main du pangermanisme" ne se rapporte pas à "la Russie".