mercredi 26 octobre 2016

Le coup d'Etat manqué des policiers



Les Français ou ce qu'il en reste ne savent faire qu'une chose: se plaindre et pleurnicher sur internet que justement, ils ne peuvent rien faire. Mais ils ne le disent pas comme ça ou si peu! Au contraire, dans le virtuel, tout est possible, la Révolution est possible, rendez-vous compte: toujours cette satanée révolution qui leur paraît résumer tout, leur lâcheté surtout, leur passivité, leur résignation au fond. Accrochés à Facebook comme des moules à leur rocher, ils commentent sans prendre de risques, sans essayer de changer quoi que ce soit. Les protestations, les pétitions, les marches, les déclarations, tout ça est de la même eau: on se compte, on se croit fort alors qu'on ne passe pas à l'action véritable. On reste dans la légalité. On confond légalité et légitimité. Comme Robespierre au dernier moment, on ne veut surtout pas s'imposer par la force, la seule chose qui compte. Les Français descendants des Gaulois attendent tout de l'Etat: ils ne savent pas s'organiser par eux-mêmes, devenir efficaces et affronter l'Etat qui les vole et organise leur disparition, leur relégation dans des réserves indiennes. Facebook disperse les forces, constitue de fausses poches de pseudo-résistance: on y est un atome épars, sans contenu physique. Facebook illustre des comportements qu'il n'a pas créé lui-même. Ah les pages de résistance se multiplient sur Facebook! Coule! Dérisoire! Festif! "Le peuple se soulève" sur Facebook: 24 657 membres. Combien de centres d'accueil concrètement bloqués par des locaux mobilisés pour sauver leur mode de vie: zéro.

Les nationalistes dont le gros défaut est de se plaindre constamment ont également le gros défaut de l'époque, partagé aussi bien par les gauchistes: celui de l'illusion virtuelle, de la désintégration sociale. Internet pourrait servir à tout autre chose: il n'est que l'illustration systématique de cet esprit frivole, dans le fond, résigné et égoïste, de cet esprit festif, débile, atomisant, dérisoire, désarmant à l'avance toute entreprise collective sérieuse.

Lundi soir dernier, vers minuit même, environ 500 flics armés se retrouvaient à Paris, en voiture, en moto et à pied, à l'hôpital Saint-Louis puis sur les Champs-Elysées. "Au ministère de l'Intérieur, ce fut la panique" (1). Pendant quelques heures, les policiers n'ont-ils pas manqué l'occasion suprême: celle de se ruer sur le ministère de l'Intérieur et l'Elysée, côte à côte, séparés par la petite place Beauvau, d'abattre les quelques gardes récalcitrants s'il le fallait? (2) Il eût fallut alors une véritable organisation, même avec peu d'hommes et un chef décidé surtout. Il eût fallu Bonaparte un XIII vendémiaire. Comme sur internet, les policiers n'ont voulu "manifester que leur ras-le-bol" dirait Vincent Marronnier. Heure après heure, après des heures déjà de tergiversations fébriles en vue de se regrouper, ils ont peut-être rêvé au changement mais ne l'ont pas tenté; comme sur Facebook ils voulaient impressionner par le nombre (et le bruit) avec cette idée encore et toujours que l'Etat règle tout, que l'Etat les entendrait, réagirait humainement... depuis, les discussions ont commencé, les politiciens professionnels qui ont été des hommes avec la trouille ont retrouvé leur protection bienfaisante symbolique: l'Etat, et ont réussi à encadrer les élans perturbateurs des policiers... depuis l'espoir a disparu.

"L'Etat, l'Etat..." Idole tutélaire et bienfaisante de la France qui est en train de la tuer, la dépecer, la républicaniser. "Ceux qui se mettront en travers de l'accueil des migrants trouveront l'Etat devant eux" a déclaré avec aplomb Manuel Valls (3) et les Français ont été impressionnés: ils n'ont pas assemblé des tracteurs pour bloquer l'accès des centres d'accueils campagnards des "migrants", pas préparé des lances à purin à envoyer sur les gauchistes, les gendarmes ou les réfugiés/clandestins... non, ils n'ont fait que plier devant la volonté étatique et râler sur internet, pardi!

(1) Le Figaro en ligne, le 18 octobre.
(2) "Des effectifs bloquaient ferme les accès de l'avenue de Marigny qui longe le palais présidentiel et donne sur la place Beauvau. Depuis le matin, la rumeur disait que les "révoltés" allaient s'y engouffrer." Id.
(3) Le 22 octobre à Tours.

dimanche 9 octobre 2016

Le général sans Tête



Que de candidats pour un poste présidentiel en perdition! Plus la fonction perd de son sens, plus il y a d'appétits: le prochain Président, à moins qu'il ne remette en cause les dogmes anti-souverainiste et immigrationniste maintenant bien arrimés à la place, n'aura pratiquement aucune marge de manoeuvre et pas bien plus de consolation symbolique. Dépouillé des pouvoirs de la souveraineté, le Président français, probablement Juppé-le-condamné, sera le pion du groupe de Bildeberg (adoubé en Autriche l'année dernière) et remplira le "protocole émotionnel" (Ph. de Villiers) qui lui reste envers les actes de terrorisme, fatalité de la subversion musulmane voulue par l'UE et derrière, les groupes mondialistes des Très Riches.

En est-il conscient, le général Didier Tauzin, qui veut jeter les armes et revêtir la toge? Quand tout va mal, que le système est pourri, corrompu, prend-on le chemin clouté des urnes? Les Français boboïsés, aveugles, "employés de bureau hermaphrodites" inconscients de leur destin (Soral) ont voté Hollande en 2012: et ils voteraient d'un coup d'un seul nationaliste en 2017? C'est le premier reproche qu'on peut faire à Didier Tauzin: sa présence nouvelle affaiblit la camp souverainiste. La seule force structurée, bien imparfaite mais qui est fondamentalement souverainiste et anti-immigrationniste est le Front national. C'est le seul mouvement patriote d'envergure. Or le moment est-il critique, dramatique ou pas? Est-il encore temps de s'éparpiller dans les urnes ou de faire front et de briser démocratiquement un système verrouillé? C'est ainsi que la gauche avait perdu en 2002 face à une droite déjà sanctionnée. Mais retient-on les leçons d'histoire en France, même récentes? Apparemment, les Français joueront encore à leur jeu préféré: l'égocentrisme et la division.

La énième résurrection de de Gaulle (après Asselineau et Dupont-GnanGnan) a une conception bien faible du pouvoir exécutif: "La Nation, c'est l'employeur. Le chef de l'Etat, c'est l'employé. Point." (1) On voit mal "le plus illustre des Français" de 1958 dans ce rôle. Le chef de l'Etat, déjà complètement dépossédé comme le pays qu'il fait mine de gouverner ne serait alors qu'un employé? On mobiliserait des millions de citoyens pour élire un employé? Peut-être le général Tauzin a t-il voulu signifier qu'il faudrait un chef d'Etat plus modestement payé, qui donne lui-même l'exemple? Le fait est que dans les mots, il ne l'a pas dit. C'est le problème de Tauzin: il n'a pas de parole politique. Sa parole n'a pas de portée; il n'en comprend pas lui-même l'existence. Tout le contraire de de Gaulle.

D'un côté, le général dit qu'il y a "urgence", cause de sa candidature et de l'autre côté, c'est un Brassens pépère qui prend la pose sur Facebook, se promenant tranquillement avec sa femme ou fumant la pipe, l'air rieur, portant pull mohair gris campagnard. Au début, il faisait des apparitions face caméra, de son bureau personnel, comme s'il régentait la France déjà. Un peu Kennedy, un peu de Gaulle, le général Tauzin qui veut s'exhiber sur Facebook, n'est pas à la page.

Il prépare actuellement une conférence dans un bled paumé de la Meuse, Culley, le 18 octobre. On lit: "retrouvez-moi à Culley pour un débat sur la ruralité avec Rama Yade" et on voit sur une image de campagne vue d'en haut deux têtes découpées, apparemment réunies. C'est tout ce qu'on sait. A t-il mis Rama Yade l'incolore, la mondialiste Banania dans sa poche, ce qui serait une faute politique assez importante? Ses supporteurs sur Facebook le lui font savoir. Ou sera t-elle une contradictrice dans un débat dont il serait probablement amusant de connaître la profonde expérience de l'ancienne Secrétaire d'Etat sarkozyste, débarquée en France à 11 ans, n'ayant jamais quitté la région parisienne, symbole gadget de la discrimination positive?

Nous ne savons pas même si l'intitulé du débat semble indiquer cette dernière option. Le général Tauzin perd de précieux avantages en ne communiquant pas politiquement. Débattre, donner de l'importance à un clone républicain acquis aux droits de l'Homme, ex-umpéiste, ex-radicale, ex-centriste, consommatrice politique à la grosse tête présente t-il un quelconque intérêt politique? Comment les supporteurs de Tauzin vont-ils accueillir Yade la sarkozyste? Bref, il ne me semble pas que le général Tauzin réfléchisse en politicien.

(1) Extrait vidéo sur Facebook, le 6 octobre