dimanche 9 octobre 2016

Le général sans Tête



Que de candidats pour un poste présidentiel en perdition! Plus la fonction perd de son sens, plus il y a d'appétits: le prochain Président, à moins qu'il ne remette en cause les dogmes anti-souverainiste et immigrationniste maintenant bien arrimés à la place, n'aura pratiquement aucune marge de manoeuvre et pas bien plus de consolation symbolique. Dépouillé des pouvoirs de la souveraineté, le Président français, probablement Juppé-le-condamné, sera le pion du groupe de Bildeberg (adoubé en Autriche l'année dernière) et remplira le "protocole émotionnel" (Ph. de Villiers) qui lui reste envers les actes de terrorisme, fatalité de la subversion musulmane voulue par l'UE et derrière, les groupes mondialistes des Très Riches.

En est-il conscient, le général Didier Tauzin, qui veut jeter les armes et revêtir la toge? Quand tout va mal, que le système est pourri, corrompu, prend-on le chemin clouté des urnes? Les Français boboïsés, aveugles, "employés de bureau hermaphrodites" inconscients de leur destin (Soral) ont voté Hollande en 2012: et ils voteraient d'un coup d'un seul nationaliste en 2017? C'est le premier reproche qu'on peut faire à Didier Tauzin: sa présence nouvelle affaiblit la camp souverainiste. La seule force structurée, bien imparfaite mais qui est fondamentalement souverainiste et anti-immigrationniste est le Front national. C'est le seul mouvement patriote d'envergure. Or le moment est-il critique, dramatique ou pas? Est-il encore temps de s'éparpiller dans les urnes ou de faire front et de briser démocratiquement un système verrouillé? C'est ainsi que la gauche avait perdu en 2002 face à une droite déjà sanctionnée. Mais retient-on les leçons d'histoire en France, même récentes? Apparemment, les Français joueront encore à leur jeu préféré: l'égocentrisme et la division.

La énième résurrection de de Gaulle (après Asselineau et Dupont-GnanGnan) a une conception bien faible du pouvoir exécutif: "La Nation, c'est l'employeur. Le chef de l'Etat, c'est l'employé. Point." (1) On voit mal "le plus illustre des Français" de 1958 dans ce rôle. Le chef de l'Etat, déjà complètement dépossédé comme le pays qu'il fait mine de gouverner ne serait alors qu'un employé? On mobiliserait des millions de citoyens pour élire un employé? Peut-être le général Tauzin a t-il voulu signifier qu'il faudrait un chef d'Etat plus modestement payé, qui donne lui-même l'exemple? Le fait est que dans les mots, il ne l'a pas dit. C'est le problème de Tauzin: il n'a pas de parole politique. Sa parole n'a pas de portée; il n'en comprend pas lui-même l'existence. Tout le contraire de de Gaulle.

D'un côté, le général dit qu'il y a "urgence", cause de sa candidature et de l'autre côté, c'est un Brassens pépère qui prend la pose sur Facebook, se promenant tranquillement avec sa femme ou fumant la pipe, l'air rieur, portant pull mohair gris campagnard. Au début, il faisait des apparitions face caméra, de son bureau personnel, comme s'il régentait la France déjà. Un peu Kennedy, un peu de Gaulle, le général Tauzin qui veut s'exhiber sur Facebook, n'est pas à la page.

Il prépare actuellement une conférence dans un bled paumé de la Meuse, Culley, le 18 octobre. On lit: "retrouvez-moi à Culley pour un débat sur la ruralité avec Rama Yade" et on voit sur une image de campagne vue d'en haut deux têtes découpées, apparemment réunies. C'est tout ce qu'on sait. A t-il mis Rama Yade l'incolore, la mondialiste Banania dans sa poche, ce qui serait une faute politique assez importante? Ses supporteurs sur Facebook le lui font savoir. Ou sera t-elle une contradictrice dans un débat dont il serait probablement amusant de connaître la profonde expérience de l'ancienne Secrétaire d'Etat sarkozyste, débarquée en France à 11 ans, n'ayant jamais quitté la région parisienne, symbole gadget de la discrimination positive?

Nous ne savons pas même si l'intitulé du débat semble indiquer cette dernière option. Le général Tauzin perd de précieux avantages en ne communiquant pas politiquement. Débattre, donner de l'importance à un clone républicain acquis aux droits de l'Homme, ex-umpéiste, ex-radicale, ex-centriste, consommatrice politique à la grosse tête présente t-il un quelconque intérêt politique? Comment les supporteurs de Tauzin vont-ils accueillir Yade la sarkozyste? Bref, il ne me semble pas que le général Tauzin réfléchisse en politicien.

(1) Extrait vidéo sur Facebook, le 6 octobre

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