dimanche 15 novembre 2015

Pas un n'était armé


Paris bobo ensanglanté... on sortait ce soir dans le XIe arrondissement de Paris, devenu le Paris des bobos insouciants, avec leur grosse écharpe en colimaçon et leurs lunettes carrées. En ce milieu du mois de novembre, étonnement doux, on pouvait encore s'attabler dehors rue de Charonne, boulevard Voltaire, rue de la Fontaine au Roi et encore rue Alibert, plus haut, dans le Xe. Les cafés bourdonnaient: le Carillon, la Bonne bière, le petit Cambodge, les rues étaient peuplées, le Bataclan plein pour un concert dépassé, vieillot: du hard-rock, ce truc, ça remonte à quand? Le bobo aime le vintage, la récup' chique, le mélange des époques. Il ne vit pas une époque mais toutes les époques.

D'ailleurs beaucoup parmi eux n'ont toujours pas saisi qu'on a radicalement changé d'époque: la paix, c'est fini. La prospérité européenne n'a jamais été générale; un tout petit quart-monde, les bobos parisiens justement qui exultaient dans les anciens quartiers d'artisans, en profitaient. Dans cette douce soirée du 13 novembre, on les voyait moins mais des clochards jonchaient aussi les rues, beaucoup plus que dans les années 80, par exemple. Le Président techno non plus ne saisit pas, lui qui a peut-être fait l'objet de l'attentat du stade de France; les trois terroristes morts voulaient probablement sauter devant ses yeux, dans le stade. Le Président techno comme on disait de Chirac est largué: il parle un mauvais français à force de ne rien exprimer de particulier, de répéter des formules à la Chirac sur les idéaux morts de la gauche: la relance de la croissance, le vivre-ensemble, l'immigration chance pour la France.

Nous sommes en guerre depuis que l'Etat islamique existe mais le Président pense que ça date d'hier. Depuis hier seulement, nos frontières ont été rétablies avec des contrôles. On se demande avec quels policiers d'ailleurs vu qu'on n'en a même pas assez pour contenir des manifestations de rue, interdites depuis. On se demande à quoi ça va servir: les terroristes, apprentis terroristes, djihadistes en herbe sont partout dans le pays. Ils ont eu le temps et le loisir de s'entraîner en Syrie, en Irak, en Afghanistan, à peu près comme ils le voulaient, comme Mohammed Merah. Dernièrement, on ne leur a même pas barré la porte des fameuses migrations est-européennes que la gauche a tant désirées au nom des droits de l'Homme: deux des terroristes ont fait partie de ces vagues migratoires. On en attend d'autres, bien sûr.

Le gouvernement est totalement responsable de la situation: il n'a pas prévu les vagues migratoires qu'il n'a pas cherché à contrôler et il n'a jamais voulu remettre en cause la vieille politique migratoire folle sans contrôle, elle aussi, qui produit des terroristes "français" à la chaîne. Le misérable Alain Juppé, censé représenter la droite, dit que "malheureusement, Shengen a fait faillite." Malheureusement, on ne peut plus faire comme avant et laisser le terrorisme aller et venir, grandir même dans notre pays! C'est malheureux, ça! Et ce type est bien placé dans les sondages, plus consensuel que N. Sarkozy! On attend encore une fois des révélations bien banales: des "Français" appelés Mohammed nés et grandis en banlieue parisienne, passés maintes et maintes fois entre les mains des policiers, et chaque fois relâchés par le juge, ayant bénéficié en outre de pas mal d'aides officielles et de coups de pouce. Rien de nouveau sauf pour ces inconscients, ces double-natures incapables que les Français ont voulu jusqu'au bout comme dirigeants. J'ai la fâcheuse impression que ces attentats ne sont pas survenus; ils ne sont pas vraiment réels tellement ils ont déjà été pensés. Echec de la prévision sur toute la ligne pour la politique étrangère de la France depuis 2007, qui n'a aucune base traditionnelle. Ces attentats plus meurtriers que d'autres, étaient prévisibles; on ne combat pas des terroristes de l'intérieur avec des mots doux, des bougies à la fenêtre, des manifs qui font chaud au coeur. La mentalité de bobo est chimérique.

Les bobos sont restés des Français passifs et plaintifs comme au bon vieux temps; la France ne change pas. Parmi les 129 victimes du massacre, pas un n'était armé, pas un seul. Pas un seul vigile armé au Bataclan, pas un seul policier en patrouille dans les rues. Les Français attendent tout des institutions, même les soutiens de l'hyperclasse qui pourtant sont à l'origine des coupes budgétaires, à l'origine de l'amenuisement de l'Etat. "L'Etat ne peut pas tout": c'est Lionel Jospin.

Scène de guerre à Paris: le résultat de quarante ans de "chienlit".

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