lundi 23 décembre 2024

Sarah Bernhardt, la Divine


Sarah Bernhardt par Nadar (1864)


    Ces crétins à lunettes d'AlloCiné ont refusé mon article au prétexte (fallacieux) qu'il ne parlerait pas... du film en question! Qu'à cela ne tienne!

3 étoiles sur 5- S. Bernhard la Divine (vu le 19 déc. 2024 à Nevers, ciné Mazarin), par Guill. Niclous; scén.: Nath. Leuthreau; av. Sandr. Kiberlain, Laurent Lafitte (Lucien Guitry), Amira Casar (Louise), Grégoire Leprince-Ringuet (Maurice B.), Sylvain Creuzevault (Edm. Rostand);

    Contrairement à certaines critiques, (1) j'ai trouvé le jeu des acteurs (et comédiens) parfaitement honorable, celui de Sandrine Kiberlain extraordinaire, c'est-à-dire dépaysant. Pourquoi me dis-je, ne jouerait-elle pas une femme idolâtre d'elle-même quoiqu'intéressée aux questions d'actualité (affaire Dreyfus), sérieuse et pensive dans son art (qu'on ne voit pas), autoritaire avec son petit monde artiste-décadent sauf avec son fils, salonnière extravertie, imprévisible, drôle et exigeante, perdue et prête à tout pour un homme somme toute bourgeoisement banal?

    Puis le film, ou plutôt le scénario (féminin), a aussi de gros et petits défauts: à part une minute au début environ, on ne la voit jamais sur scène... ce qui est quand même un comble! On a surtout droit à la Sarah Bernhardt salonnière et amoureuse, débitant les préjugés actuels du féminisme, non les opinions d'autrefois. Toutefois, chose rare dans notre cinéma idéologique, Louise, sa compagne, lui tient la réplique de l'opinion traditionnelle; c'est assez ironique! Plus qu'une maladresse, il y a encore une (double) faute: en 1880, S. Bernhardt part faire une tournée en Amérique; elle y jouera Adrienne Lecouvreur avec un franc succès à New-York par exemple (en français)... La chose est annoncée dans le film... mais pas filmée. Dans sa vieillesse, tel le Tigre, elle parle d'aller soutenir le moral des soldats au front, ce qu'elle fit effectivement (1916): encore une fois, une annonce et pas de scène. Pour une production regroupant Canal+ et TF1, c'est assez mesquin! Bref, on reste le plus souvent dans ses appartements exotiques, chatoyants, remplis de tentures, peintures, bibelots, où passent des animaux sauvages... bruissant des conversations d'un cercle fermé, de murmures amoureux... pas sûr que l'intéressé elle-même, qui fit quasiment le tour du monde, s'y fut reconnue!

(1) AlloCiné est le repaire de pignoufs qui n'ont pas aimé le jeu de tel acteur sans expliquer pourquoi. Seul le Moi alors s'exprime.


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