jeudi 30 juin 2016

Stop à la dispersion des voix souverainistes!


L'islamisation de la France se poursuit à découvert, terreau de l'islamisme, du salafisme, enfin de tout ce qu'on voudra qui n'est pas français pour un sou. Le FN qui a naguère dénoncé cette islamisation, avec Le Pen père, a baissé d'un ton; c'est l'économie qui compte car c'est Philippot avec ses petites troupes roses bien "républicaines" qui règnent au FN.

Mais peu importe: seul le FN est en mesure de battre le président socialiste au premier tour; seul le FN est en mesure de donner encore un peu de sens à la démocratie française, vite pervertie par le deuxième tour.

Si chacun se laisse aller à des critiques assassines, comme il est de tradition en France, alors il n'y a aucune chance que l'opposition au système mondialiste obtienne le pouvoir ou ébranle même ce système. Il y en a beaucoup qui ne comprendront jamais la différence entre un parti de masse (le FN, par exemple), avec tous ses défauts, ses imperfections et des particules, qui eux, avec rien, prétendent faire mieux, exigent l'impossible, prétendent représenter absolument la vérité, entraînée par une personnalité égocentrique à leur tête.

Ceux qui voteront l'année prochaine pour Dupont-Aignan ou Asselineau se tromperont lourdement et porteront une responsabilité dans la défaite historique du peuple français face aux élites mondialisées. Dès le premier tour, à cause de ces votes, il manquera 3 à 4% de voix souverainistes à Marine Le Pen pour être le candidat le mieux placé, créer ainsi une dynamique de second tour et peut-être emporter la présidentielle. Cette dynamique entraînerait de nombreux électeurs de droite classique qui auraient vu leur candidat battu par Marine Le Pen comme le candidat de gauche, à voter pour elle. Un match véritable en effet serait un match Le Pen-Mélenchon: deux anti-mondialistes qui au second tour retrouveraient des réflexes droitier pour l'une, jacobin pour l'autre. Mélenchon ne veut plus "faire fonctionner à plein la machine à fabriquer des Français" comme il le disait face à Zemmour mais empêcher par la refonte de la politique extérieure qu'une nuée fatale de migrants s'abatte sur la France. Les migrants et les Français restent égaux selon lui face au capitalisme mondialisé mais ils sont tout de même différents: c'est le peuple français qui accueille les migrants, pas l'inverse. Ce qui est normalement possible et souhaitable pour Mélenchon ne l'est plus en temps de crise: on doit d'abord penser au peuple. Mélenchon retrouve donc un véritable accent populaire...oserais-je dire: un accent de gauche? Le mot et le peuple ont été tellement trahis et prostitués par la gauche socialiste au pouvoir. Comme si le mot "socialiste" signifiait encore quelque chose! N'est-ce pas enfin ce que tous les souverainistes veulent: que les candidats du peuple et de la nation s'affrontent sainement sous les yeux de la caste mondialiste déconfite?

Le FN est souverainiste et anti-immigrationniste: c'est l'essentiel. L'accent est mis sur la nation, la cohésion historique et sociologique du pays. Mélenchon de son côté, retrouve timidement la voie du peuple patriote, celui de 1792. Je sais bien la dérive gauchisante du FN mais comme je le dis: si la caste oligarchique était battue dès le premier tour, Mélenchon comme Le Pen se repositionneraient pour le deuxième tour, l'un comme patriote de gauche anti-capitalisme mondialisé, l'autre comme patriote de droite anti-islamisation. Le Pen aurait alors un besoin urgent de réunir les voix de la droite molle déconfite, la base populaire des Républicains. L'essentiel est de vaincre les forces anti-patriotiques, les forces oligarchiques. Le reste, c'est du pipi de chat. Il n'y aura pas d'autre occasion que celle de 2017: la France s'avachira complètement dans le mondialisme et l'Union européenne des banques et des capitaux ou elle retrouvera une forme de souveraineté et d'intérêt pour son peuple ou son destin. Sioniste ou pas sioniste le Fn, islamophobe ou pas, russophile ou pas: ça n'a aucun intérêt. Engagé dans le système médiatique, corrompu: quel est le parti qui peut prétendre rassembler les masses sans les médias? Quel est le parti dépourvu de tout corrompu? Il ne faut pas s'arrêter à ces bricoles de gamins sur internet.

Asselineau n'a aucune chance d'y arriver; pas plus Dupont-Gnangnan (1,79% en 2012); ils mentent en prétendant le contraire, en se prenant pour la réincarnation de de Gaulle. Asselineau a peut-être raison ici ou là, intellectuellement mais on n'a jamais raison absolument en politique. Qu'il se rende utile en rejoignant le FN, en gardant sa personnalité, en appuyant une sortie de l'Union européenne par exemple, sans référendum. La rupture de Dupont-Gnangnan d'avec l'UMP date de septembre 2007 alors qu'il a soutenu l'élection de Nicolas Sarkozy, comme Mélenchon a soutenu l'élection de Fr. Hollande; dans les deux cas, la politique suivie par ces commis du mondialisme était prévisible, l'a été par des personnalités sans doute exceptionnelles. Ces nouveaux anti-mondialistes patriotes auparavant libéraux ou libertaires sont des retardataires, des lents, des paresseux et/ou des prétentieux bouffis d'orgueil qui ont découvert comme l'or, qui la patrie, qui l'histoire en marche ou la vérité théogonique concernant l'Union européenne. Je n'ai voté FN qu'à partir de 2012 mais je reconnais bien volontiers que je n'ai pas inventé les thèmes que désormais je défends; d'autres l'ont fait longtemps, avec constance: Le Pen père, Marie-France Garaud, G. Marchais, de Lesquen, Seguin, Chevènement, Soral, de Villiers, et encore d'autres. J'ai une dette envers ces gens. Marine Le Pen est imparfaite; personnellement, j'aurais préféré un homme à la tête du Fn; celle-ci n'est pas le "fils de son père" mais il faut faire avec... l'échéance arrive à grands pas et il n'y en aura pas d'autre.

Il ne suffit pas d'évoluer ou de découvrir une vérité historique ou sociologique en politique mais bien de mettre son action au service d'une cause collective, d'une cause qui dépasse sa propre individualité.

Le 25 août 1944: une belle journée...

vendredi 24 juin 2016

La fin programmée de l'Europe bureaucratique


L'Union soviétique de l'Ouest est ébranlée: les Britanniques ont voté à près de 52% hier pour la sortie pure et simple de cette Union qui ne les concernait d'ailleurs qu'assez peu puisque la Grande-Bretagne, "élève" de l'Europe depuis 1973, n'avait pris de cette union uniquement que ce qui l'avantageait: à croire que même ça, ça n'allait plus.

La Grande-Bretagne n'avait et n'a aucune pièce d'euro et contrôle en principe et en fait ses frontières d'où Calais, du reste. Ce coup de tonnerre, qui laisse désemparés les journalistes, uniquement inquiets de la baisse momentanée des marchés financiers, est bien le signe que l'Europe insupportable, la nouvelle Dictature de la Technocratie de l'Ouest, qui a quelque lien de parenté avec la vieille technocratie jacobine française, comme le fait remarquer Boris Le Lay sur Facebook, est en perte de vitesse, est en train de clamser plus simplement. Et comme des millions de gens, je fêterai ça!

Mais cette Europe n'était évidemment pas la seule voie de coopération entre les différentes nations européennes.

On a vu comment Shengen s'était effiloché depuis l'année dernière: il suffisait aux Etats de reprendre leurs prérogatives et cela a pu se faire rapidement. Idem pour tous les dossiers européens: il suffirait que les Etats d'Europe reprennent leurs délégations de pouvoir pour s'occuper enfin de leurs affaires les plus pressantes, avec de meilleurs résultats.

La France n'a pas besoin de Shengen mais elle a peut-être avantage à conserver l'euro par contre, en ce qui concerne les échanges intérieurs à cette Union chancelante. Elle retrouverait l'usage de sa monnaie pour les échanges extérieurs à l'Union; encore faudrait-il qu'elle plaide pour une Europe commune rétrécie aux Etats fondateurs plus l'Autriche et la Slovénie, soit grosso modo le territoire des empires carolingien et napoléonien.

Ces Etats centraux de l'Europe ont probablement des bases communes, des règles à partager pour un mieux-disant économique et social. Plus besoin d'Europe bureaucratique ou d'Europe "puissance": l'économie à ce niveau doit être gérée par les chefs d'Etat et de gouvernement (à la majorité démocratique), pas par des bureaux autonomes et irresponsables; exit la Commission, le Conseil européen, les différentes Cours européennes tant détestés, avec justesse d'ailleurs.

Soit l'Europe bureaucratique disparaît complètement et se mettrait alors en place "l'Europe à la carte" comme on dit, ce qu'avait pratiqué la Grande-Bretagne; soit ce qui est mon sentiment, faudrait-il garder entre les Etats centraux d'Europe occidentale (excepté la Suisse) des liens économiques et sociaux basés sur des traditions communes et le respect du vote démocratique; donc pas de gouvernement autonome européen sans responsabilité mais un territoire commun riche de possibilités, un cadre naturel dans lequel évolueraient les différentes démocraties européennes réconciliées.


dimanche 1 mai 2016

Le nationalisme n'est pas l'extrême-droite



La dérive philippote (?) du Fn est à la fois consternante et payante: le parti se gauchise de plus en plus, sur le plan économique et social, et forcément, élargit son électorat.

De quoi se demander si depuis la chute de la monarchie, la France s'est-elle bien choisi librement un gouvernement de droite? Sans doute pas; le peuple français, foncièrement anarchique, foncièrement rêveur, brouillon, ingénieux et individualiste est foncièrement "de gauche". Mais cette gauche est une gauche introuvable, sans cesse brisée par des courants contraires et ramenée à la réalité difficile.

Philippot n'est pas le seul responsable de la dérive gauchiste du Fn; c'est Jean-Marie Le Pen qui l'avait initiée sous l'influence il est vrai, d'un certain Alain Soral (discours de Valmy, 2006). Il est indéniable qu'il y ait des tendances socialisantes chez le "nationaliste" Jean-Marie Le Pen. Se définir en dehors du jeu politique traditionnel vaut fatalement acceptation de certaines des idées des uns et des autres. Or l'ambition du Fn ne peut pas se résumer à incarner le nouveau Parti socialiste.

Ce parti qualifié abusivement "d'extrême-droite" n'est même pas de droite, selon quelques fondamentaux axiologiques! La peine de mort: le Fn au pouvoir déciderait d'organiser un référendum sur le sujet. Et pourquoi donc? Quelle perte de temps. Fr. Mitterrand n'a pas organisé de référendum pour l'abolir. Ce que le programme contient, le Fn au pouvoir doit l'accomplir et ne pas demander sans cesse son avis au peuple. Il y a d'ailleurs au Fn et dans la personne même de Marine Le Pen une dérive démocratique, une façon trop démocratique façon démocratie d'opinion de perdre son temps, de bien demander à tout le monde son avis et finalement de se retrouver comme Sarkozy ou Hollande, dans la situation de rois fainéants, communicateurs sans pouvoir ni autorité. Philippot a t-il accentué cette démocratisation verbale? Probablement: le techno bavard sans ancrage local est à l'aise dans cette démocratie d'opinion.

Mais les choses ne sont pas simples. Ainsi, j'approuve la marginalisation de Jean-Marie Le Pen non parce qu'elle est souhaitable mais parce qu'elle est nécessaire; Jean-Marie Le Pen incarne le parti d'avant qui n'a jamais voulu gagner. La rupture fille-père est certes difficile voire impossible et un homme devait s'interposer entre les deux. Je reproche même à Philippot de n'avoir pas été plus pugnace vis-à-vis de Le Pen père, de ne pas avoir pris plus d'aisance à ce moment-là, ne serait-ce que pour écraser ce qui reste d'antisémitisme, d'anti-franc-maçonnerie au Front national, ce qui reste du vieux parti d'extrême-droite.

Le nationalisme n'est pas l'extrême-droite. Plus vite le parti se débarrassera de sa vieille garde et de ses ringards tentés par la provoque antisémite et la répétition systématique des vieux slogans débiles attachés à l'extrême-droite française, plus vite le ressort du nationalisme nouveau style émergera, avec ses jeunes, avec son irrésistible ascension électorale, avec le rassemblement de couches de population diverses: prolos anciennement communistes ou socialistes, artisans et commerçants droitiers, bobos séduits par le souverainisme, dégoûtés en tous cas par le vide intellectuel et caractériel à gauche comme à droite. On peut même compter sur les "musulmans patriotes" dégrossis par A. Soral, suffisamment intelligents cependant pour ne pas continuer à suivre cette voie antisémite parano. A ce prix-là, le Fn peut être un parti de gouvernement.

Le nationalisme est quelque chose de nouveau; ça n'est pas la vieille extrême-droite décadentaire et antisémite. Philippot l'incarne en partie mais il vire trop à gauche; l'étatisme n'est pas la panacée dans un pays qui a appris en partie un libéralisme d'importation, qui doit désormais trouver ses propres marques libérales alors même que le Front national a viré... "anti-capitaliste". Les jeunes sont habitués pour une part à ce libéralisme; le Fn ne doit pas leur proposer comme seul horizon le fonctionnariat. La mue de l'Etat doit s'accentuer: on a dégraissé là où il ne fallait pas dégraisser, dans les ministères régaliens. On n'a jamais touché au gros des fonctionnaires mobilisables syndicalement. Dans le programme du Fn, daté, même pas actualisé, anti-sarkozyste à l'excès, la RGPP est fustigée alors qu'elle serait le minimum de toute politique raisonnable. C'est pendant cinq ans qu'il ne faudrait même plus embaucher un seul fonctionnaire, tout en dégraissant et reprenant en main les échelons locaux. Le Pen père est d'ailleurs lui-même responsable de cette dérive "anti-capitaliste" du Fn qui le place désormais trop à gauche.

Cette démagogie du Fn, aussi bien sur les sujets de société les plus importants (peine de mort, avortement, mariage homosexuel) que sur le programme économique ne lui assurerait qu'un électorat volatil dont il a l'habitude par ailleurs. Economiquement, le Fn doit se souvenir de ses origines libérales, être audacieux dans un pays et un paysage frileux; culturellement, il doit pallier à la lâcheté nationale de la droite, à la trahison populaire de la gauche; être plus offensif concernant l'islamisation, s'approprier le vieux rêve républicain d'unité et de fraternité en l'enracinant, le nationalisant complètement.

La rue Montorgueil pavoisée, 1878 par Cl. Monet

vendredi 8 avril 2016

L'islamisation à brève échéance


Le Fn devrait être beaucoup plus radical dans la campagne qui vient concernant l'islamisation et même l'islam. Il ne doit pas se disperser dans des problèmes secondaires et ridicules alors même que la civilisation française est en jeu: la question culturelle est aujourd'hui centrale, cruciale. Ce ne sont pas seulement les mosquées salafistes qu'il faut fermer mais c'est toute mosquée dont il faudrait geler la construction jusqu'à nouvel ordre. Il faudrait empêcher maintenant la propagation de l'islam dans les petites villes, la propagation de ses revendications, de ses bâtiments qui va de pair avec l'afflux constant de nouvelles populations; donc arrêter aussi, évidemment, l'immigration musulmane, ne pas hésiter à préférer d'ailleurs des chrétiens aux musulmans dans une immigration choisie, dans une immigration au service de la France et non pas au service des étrangers nantis au préalable de leurs "droits de l'homme".

Au rythme actuel, d'ici à quelques années seulement, il ne sera plus possible de faire machine arrière et la population française sera bel et bien conquise par de nouveaux envahisseurs, plus forts, fanatiques et déterminés. L'histoire de ce territoire européen central en est pleine de ces invasions. Seulement, elles avaient fini par se tarir au Xe siècle (les Vikings) pour laisser justement la place à la magnifique civilisation française, développée à partir de ce petit bout, Francia occidentalis de l'empire carolingien.

Dix siècles de stabilité humaine et culturelle avaient suivi contredisant les promoteurs de l'immigration à tout prix qui ne veulent voir dans la France qu'un brassage permanent de populations et un pays naturellement déterminé à se laisser envahir (pour son bien); tout au contraire, la France n'a dû sa prospérité immense et durable qu'à la stabilisation de sa population, qu'à l'acharnement qu'avaient mis au cours des siècles les divers souverains à trouver, tracer et protéger les limites de ce petit royaume. La civilisation française s'est épanouie parce qu'elle était stable avant tout, parce que sa population ne bougeait pas, ne voyageait pas, parce qu'il n'y avait plus d'envahisseurs.

Cette stabilité n'est plus. Envahie trois fois par les Allemands unis, défaite, humiliée, sortie de l'histoire d'un coup peut-être en 1940, la France est depuis entrée dans un nouveau cycle d'invasions et d'instabilité. Après les Allemands, ce furent les Américains: l'invasion fut plus forte et plus durable, culturellement s'entend. Depuis les années 1970, croyant entrer dans l'ère moderne de la libération des moeurs, la France se trouve à la fois privée d'une natalité propre et envahie peu à peu, de manière légale par des populations étrangères, musulmanes en majorité: c'est l'invasion finale, le coup de grâce, celle qui devrait remplacer les chefs, non pas que ceux-ci d'ailleurs soient tellement français... ce cycle doit trouver une fin logique: ce sera soit la réaction violente de la population autochtone, se débarrassant autant des chefs dégénérés qu'elle a que des étrangers entrant facilement et formant des ghettos ethniques, soit la subversion musulmane, à coup d'attentats incessants, de prise de risque accrue de la part des nouveaux chefs, de revendications agressives jouant sans cesse des faiblesses de l'hôte.

vendredi 5 février 2016

L'Etrange Monsieur Dring (6)


Après diverses péripéties lui ayant au total coûté trois jours et un retour forcé à l'hôpital, en réanimation, Monsieur Dring se trouva enfin à bord d'un appareil à destination de Paris. Encore convalescent, Monsieur Dring, sur les instances de son Directeur, Ari Katahané, était accompagné, bien forcé, par une infirmière du doux nom de Betty.

-Je vous accorde une semaine pour vous reposer, avait dit le Directeur.

Monsieur Dring n'avait pas dit grand chose le long du trajet en taxi jusqu'à l'aéroport, ni même jusqu'à l'embarquement. Il se contentait de répondre brièvement, un peu dégoûté, à son infirmière. Ils prirent place à l'avant de l'appareil, en classe affaires. Une fois installé, Monsieur Dring allongea ses jambes et ouvrit le vieux magazine qu'il avait réussi à dégoter chez un libraire de ses connaissances: La Haine, titrait alors le Nouvel Observateur. On y voyait en couverture les trois photos noir & blanc côte à côte d'Alain Soral, de Dieudonné et d'Eric Zemmour.
-Cet Alain Soral m'a l'air sympathique laissa t-il siffler. Dieudonné, je ne connais... il se rendit compte alors que Betty l'écoutait et redevint silencieux.

Une hôtesse de l'air un peu farfelue passait dans le couloir et demanda au couple s'il désirait quelque chose. Puis voyant la couverture du magazine rabaissée:
-Oh, je connais bien Erique Zémour!
-C'est vrai Mademoiselle?! C'est bien vrai? Il se redressa presque totalement, à tel point que Betty le saisit.
-Oh oui, très drôle, très fin, les Français sont bêtes mais lui, très intelligent.
-Comment dire Mademoiselle: c'est ce que je pense depuis toujours. Je vais à Paris pour le rencontrer. Monsieur Dring s'était rassi et il manipulait de ses doigts moites le magazine.
-Ah, vous êtes chanceuse alors!
-Mais oui, c'est vrai. Comment le connaissez-vous?
-Je regarde les émissions de télé chez moi. O.N.P.C. avec Laurent Ruquier qui est un pédé. Alors intervint Betty: Nous ne prenons rien, Mademoiselle, merci.
-O.N.P.C., qu'est-ce que ça veut dire? Mademoiselle! Elle avait repris sa route avec son chariot.

-Mais enfin, pourquoi avez-vous mis fin à cette conversation? Monsieur Dring s'était dressé à nouveau, furibard, sans parler trop fort pourtant.
-Vous devez vous reposer et non vous monter la tête avec sornettes. Rasseyez-vous maintenant. Le ton sec et posé incita Monsieur Dring à la réserve, voyant bien qu'il avait peut-être eu affaire à une affabulatrice.

(à suivre)

mardi 19 janvier 2016

L'Etrange Monsieur Dring (5)



Après un jour de coma ponctué de soubresauts, Monsieur Dring s'éveilla dans la même chambre que d'habitude, une petite chambre à l'étage d'un immense hôpital, toute blanche. Les fenêtres étaient bloquées à cause de la pollution externe. Il se réveilla seul.

...Je dois parler à Monsieur Zemmour... Il se relevait péniblement mais son corps le retenait encore au lit. Malgré ses efforts, il ne put que se mettre sur le côté, allongé et appuyé sur son bras. Il était complètement vaseux et revint bientôt à la position couchée.

Quelques minutes plus tard, un infirmier entra dans la chambre avec le docteur.

-Monsieur Dring, comment ça va-t'y aujourd'hui? lui lança le docteur. Monsieur Dring ouvrit les yeux un peu effaré. Il ne répondit pas tout de suite.
-Bon, si vous n'avez pas de commentaire à faire, vous sortirez aujourd'hui. Il est temps de retourner servir votre pays, Monsieur Dring!

Au-delà de son état comateux, Monsieur Dring distinguait dans les propos de ce qui semblait être une personnalité locale une familiarité ironique dont il ne comprenait pas immédiatement la raison. Il se laissa palper et ausculter sans prononcer un mot. Puis distinguant nettement entre l'infirmier et le docteur qui échangeaient banalement quelques propos, il parla:
-Pourquoi suis-je à l'hôpital, docteur? Il s'adressait naturellement à la sommité.
-Parce que vous nous avez fait une de vos petites crises habituelles, pardi! Mais ça va beaucoup mieux maintenant. Vous ne sentez pas que ça va mieux?
-Je dois parler à Eric Zemmour.
-Connais pas. C'est un confrère? Le docteur, du menton, interrogea aussi brièvement l'infirmier.
-C'est un journaliste en France.
-A la bonne heure! Il n'est donc pas ici et comme vous prenez souvent l'avion, je suis sûr que vous aurez l'occasion de le rencontrer.
-C'est urgent. Dîtes moi si oui ou non, je peux voler aujourd'hui.
-...aujourd'hui, je ne sais pas. Je vous conseille de vous reposer un jour ou deux.
-Mon habilité à voler est primordiale.
-Sans aucun doute, répartit le docteur avec un demi-sourire qui voulait encore plus s'étendre. L'infirmier lui, cachait une certaine hilarité en fixant un mur puis un autre.
-Vous ne comprenez pas. Vous pensez peut-être de façon binaire, tout Japonais que vous êtes.
-Ca m'arrive de penser, vous ne trouvez pas Ha Liéné?
-Oui, patron, ça vous arrive, répondit l'infirmier, ne pouvant plus arrêter quelques mouvements d'épaules convulsifs.
-Vous vous cachez derrière une structure hospitalière, docteur. Je vous reconnais maintenant: vous êtes Mono Maniaké, celui qui fait des blagues. Je vais quitter immédiatement cette chambre et partir à l'aéroport.
-A votre aise, cher Monsieur. Nous ne vous retenons pas.
-C'est bien ce que je dis. Vous pensez de façon binaire. Nous, nous, nous! Vous n'arriverez jamais à rien avec des nous! Mes compétences en matière de vol vous étonneraient. Vous ne pensez pas par vous-même, au contraire d'Eric Zemmour qui vous vaut cent fois. Rien à faire ici. Saisi par un tremblement, Monsieur Dring découcha et arriva les pieds nus sur le sol carrelé. Il eut cependant du mal à se dresser.

-Vous voulez qu'on vous aide? demanda l'infirmier.
-Pas moi qui irait demander de l'aide. Restez caché derrière votre structure. Je suis un individu et mes compétences égalent les vôtres dans n'importe quel domaine. Je pense par moi-même depuis toujours. Adieu l'hôpital!

(à suivre)

mercredi 6 janvier 2016

L'Etrange Monsieur Dring (4)



Monsieur Dring étendu, tous ses muscles et sa rage se sont relâchés. Monsieur Dubois est sorti depuis peu. Le corps de Monsieur Dring, bien qu'inerte, continue de bouger par soubresauts. Passé la crise, Monsieur Dring rêve...

"...Kami, m'entends-tu? Kami!... " - "... Quoi, qui êtes-vous, qui est Kami?" - "Je suis le Grand Fétiche" - "Oh, Monsieur le Grand Fétiche, je suis votre esclave soumis et obéissant."
Monsieur Dring voit des yeux brillants le regarder dans le noir, entourés d'un halo vert. Il distingue aussi des bandes brunes, blanches et rouges mouvantes. Une voix douce mais sonore l'interpelle.

"Bien. Sache que Mlle Gervais a planqué mon image qui se trouve normalement sur ton bureau" - "Quoi? La salope. Je lui ferai payer au centuple." - "Du calme, Kami, tu as une mission bien plus grande" - "Qui est Kami? Pourquoi m'appelez-vous Kami?" - "C'est ton nouveau nom, ton nom de guerre électronique. Ca signifie Grand Mythomane en vieux hokkaidien. Tu vas aller combattre l'ennemi sur internet" - "Ouah, chouette, Grand Fétiche. Mais pourquoi, au juste?" - "Pourquoi? Parce que tu es un naze dans ton boulot si tu veux savoir. Tu fais des crises en permanence, on ne te refile que des demi-dossiers qui seront traités par d'autres" - "Ah bon? Je croyais que j'étais le meilleur, moi" - "Tu es loin du compte. Mais ça peut s'arranger. Connais-tu Eric Zemmour?" - "Non, Grand Fétiche" - "C'est un journaliste français qui combat le politiquement correct, le féminisme et l'Europe dans son pays. Désormais, ce sera ton journaliste préféré" - "D'accord mais je ne connais même pas la France" - "Ca n'a pas d'importance, concentre toi sur le débat d'idées, quitte à raconter n'importe quoi. Attaque sans arrêt: tes ennemis ou tes adversaires. Attaque-les en y mélangeant des détails de leur vie personnelle, dès que tu le peux" - "C'est que je ne suis pas terriblement une flèche sur le plan intellectuel" - "...! Ta lucidité m'épate parfois, mon garçon. Mais c'est précisément la raison pour laquelle tu dois t'attacher au nom d'Eric Zemmour. Suis-le et il va te fasciner, il va remplir justement le gros trou que tu as là. D'autre part, sur internet, tu mélangeras tout, le réel et le virtuel. Tu n'as qu'à te répandre et ta susceptibilité maladive fera le reste."

Le corps de Monsieur Dring, transporté dans une ambulance montrait toujours les signes d'une intense rêverie. Ari Katahané, le Directeur de la Mission posté sur le perron de l'immeuble, regardait la voiture d'un air lamentable. "Mon petit Westphalien..." aurait juré entendre Mlle Gervaise, qui se trouvait à son côté. Sous les draps blancs, Monsieur Dring avait l'impression que les gros yeux qui le regardaient le réchauffaient.
Le fétiche était désormais plus précis. Les yeux étaient cernés d'un gros trait blanc rond, la pupille étant un simple point gris. Les cernes émettaient un rayonnement. Le crâne était strié de différentes rayures sombres et vertes, enfin une grosse touffe jaune orangée en augmentait considérablement l'arrière, dégageant de petites oreilles pointues... bleues outremer. La bouche et le nez étaient encore méconnaissables.

- "Bon. Mais j'ai l'impression que ça n'est pas de tout repos, tout ça", continua Monsieur Dring - "En effet, tu ne dormiras plus la nuit. Ton obsession pour les détails insignifiants ira grandissante. D'un autre côté, tu ne peux plus continuer cette vie: faire des crises, bousiller des dossiers, faire peur aux investisseurs et mobiliser l'hôpital local" - "Est-ce que je peux vous poser une question, Grand Fétiche?" - "Oui" - "Pourquoi je suis dégoûté par les femmes, Grand Fétiche?" - "Je suis pas psychanalyste, moi" - "Je préférerais vivre tranquillement pour tout dire" - "Chuut, petit pion... Tu dois te déchaîner sur internet. Ainsi en ai-je décidé. Lorsque tu te réveilleras, tu seras un soldat zemmourien combattant la moderne Inquisition..."

-Qu'est-ce qu'on met, dit l'infirmier de service. Coma éthylique, comme d'habitude?
-Si coma suite à trop de connerie, ça existait, vous le mettriez mais ça n'existe pas. Cette saillie spirituelle provenait du chef de la radiologie, le docteur Mono Maniaké.

(à suivre)