jeudi 5 février 2015

Dieudonné roi des cons



Si Dieudonné est condamné à 30 000 euros d'amende, lui qui les a, ça lui fera les pieds. Il est peut-être drôle mais il est aussi un pauvre con. "Je me sens Charlie Coulibaly" envoyé le 11 janvier sur Facebook, jour de la manifestation, est bien mauvais par rapport aux propos pétaradants de son parrain, livrés au Huffington post (vive la France!) quelques jours auparavant: "Je ne suis pas Charlie du tout, je suis Charlie Martel, si vous voyez ce que je veux dire!"

Maintenant, comment sauvegarder la liberté? 30 000 e. pour un petit mot tentant de faire passer l'auteur d'un attentat pour un héros, c'est peut-être cher payé mais vu les circonstances, c'est tout de même bien agréable de voir un pouvoir socialiste aux abois taper sur un illusionniste plein de fric, adolescent attardé lui aussi, qui se croit tout permis.
Par contre, il est aussi poursuivi pour injures envers le Premier ministre, alias M. Valls. Ca fait 4000 euros: l'injure est chère. Et encore 30 000 euros! Le journaliste P. Cohen, qui se plaint de douleurs, lui réclame par l'intermédiaire d'un tribunal cette coquette somme; on aurait attenté à sa judéité première.

Je sais que dans ce pays, le pouvoir n'aime pas qu'on se moque de lui et ça ne date pas d'hier. Ernest Renan avait perdu sa place au collège de France juste après sa leçon inaugurale, en février 1862. Le Christ y était nié dans sa divinité, il paraît. Il fut soulagé de son cours sur "les peuples sémitiques" par le ministre de l'Instruction publique et au-delà par l'impératrice Eugénie, ultramontaine comme on disait alors. Est-ce que tout cela a bien changé? "Mussolini moitié trisomique" le Premier ministre? Et pourquoi pas? L'insulte fait partie de la langue française et insulter les têtes du pouvoir revient à tenir un rôle politique. M. Valls serait encore une "brêle" et "un petit soldat israëlien veule et docile"; tout ça c'est politique (vidéo d'août 2013). Quand on insulte son voisin, c'est personnel mais la justice ne devrait pas s'en mêler non plus. A noter que Valls n'a demandé qu'un euro symbolique.

J'aimerais tant revenir en arrière au temps de la IIIe république; alors les critères d' "incitation à la haine", ou de "provocation à la haine raciale", la "discrimination", et encore moins la défense de "l'homophobie" n'existaient... et pourtant c'était la vraie république puisqu'on se battait dans l'enceinte de l'Assemblée; les combats parlementaires mettaient en jeu le gouvernement. On se battait réellement du reste (duels). La stabilité institutionnelle actuelle a du bon (surtout pour Hollande) mais voyez-vous, on a perdu les joutes parlementaires; l'art oratoire s'est déplacé, si l'on veut, vers les prétoires. En réalité, peu de belles tirades dans ces prétoires mais le défilé des représentants des "races" diverses de la France, des "communautés" offensées diverses de la France, le défilé de l'anti-racisme institutionnel surtout qui déchire la France...

Et on en revient toujours aux sacro-saintes chambres à gaz, éternelle matière judiciaire de la gauche, "point de détail" de l'histoire pourtant consacrées vérité historique officielle, la seule d'ailleurs protégée par la loi. Quelles sont les vraies convictions de Dieudonné sur l'extermination du peuple juif (européen) par les chambres à gaz nazies, devenue vérité officielle incontestable? "Je n'ai pas à prendre parti entre les juifs et les nazis. Je n'étais pas né, je ne sais pas qui a provoqué qui, qui a volé qui. Mais j'ai ma petite idée", dit-il dans le spectacle Le Mur. Dieudonné n'assume pas. En parlant de "qui a volé qui" et en laissant traîner qu'il a une petite idée, il fait référence à la fameuse légende des quarante voleurs dans Yvan Bab-el-Oued et les Quarante voleurs, bref à la fameuse propension des Juifs à voler tout le monde, vieille histoire longtemps relatée mais nullement fondée. C'est peut-être de l'humour mais il le relate devant un vaste public de jeunes arabes mal francisés pour partie, prêt à suivre les sirènes d'un anti-judaïsme facile...

Des amendes pour punir les diffamateurs ou laudateurs de certains actes en eux-mêmes répréhensibles, oui mais qu'on laisse en paix les insulteurs, diseurs de leur opinion et autres maniaques expressionnistes.


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