samedi 19 novembre 2016

Pro Patriarchy: soon to be released



A bit less funny than Benny Hill or Donald Trump but still funny, Pro Patriarchy is a french anti-feminist essay, inspired by scepticism, also an essay on the feminization, concept conceived by Alain Soral and Eric Zemmour. In the french declinist context, would that ultimate feminization be our definitive way out of history or would it herald a new virile and patriotic era?

Pro Patriarchy will soon be available on all Amazon sites... paper version here.

mercredi 9 novembre 2016

Victoire de l'Amérique aux Américains



"We came, we saw, he died" (1): alors que la secrétaire d'Etat américaine avait osé déformé la célèbre formule césarienne à propos de Kadhafi, avant de taper dans ses mains comme une petite fille, la voilà punie pour son incorrection, son inconscience, sa bêtise, sa folie. (2)

Mais que dis-je? Hillary Clinton, c'est la corruption morale et mercantile incarnée, les liens de dépendance avec la finance désincarnée, coupée de toute économie réelle et utile, les liens de dépendance avec les pétromonarchies pourvoyeuses de terrorisme. C'est le mépris incarné de l'hyperclasse pour le petit peuple: toute sa vie, elle n'a reculé devant rien: mensonges répétés, ligne politique hasardeuse, mélange du privé et du public, sosies, voyages sexuels dans les Caraïbes (3), rumeurs ou soupçons de meurtres. Ayant toujours agi comme si les lois n'existaient pas pour elle, la place de cette gamine surgâtée, insolente et braillarde est en prison, voire sur la chaise électrique!

Après le Brexit, c'est une nouvelle victoire, une victoire fondamentale de la démocratie patriote sur le camp mondialiste anti-démocratique, anti-populaire... Heureusement que Marine Le Pen, toute gauchisante qu'elle est et qu'elle devient de jour en jour, a parié sur lui! Cela ne lui assurera cependant pas la victoire prochaine, j'en doute. Les Américains ont démontré au monde qu'ils restaient historiquement un peuple jeune; l'élément fondateur blanc y est encore fier et conscient de sa présence, de son accomplissement et de sa destinée... puisse le politiquement correct porté aux nues justement pendant l'ère Clinton prendre fin!

Quoiqu'il en soit, les conséquences de cet événement sont incalculables... le patriotisme, le protectionnisme ont le vent en poupe et c'est tant mieux! Seules des sociétés homogènes ethniquement ont créé la démocratie et seule la démocratie sera sauvée par ces mêmes sociétés ayant fait barrage au grand mélange babélien. A l'inverse, ce grand mélange des races voulu par l'hyperclasse uniquement dans les sociétés blanches et au détriment de l'homme blanc, accusé de tous les maux conduit à la guerre, au chaos, à la destruction des anciens Etats et à la séparation inéluctable des populations.

Les Etats-Unis s'étant débarrassés du communisme soviétique et ayant créé en partie, ou réveillé, le fondamentalisme islamique, il leur revient certes de combattre l'Etat islamique mais aussi de se désolidariser des pétromonarchies qui financent le terrorisme et ne sont pas pour rien, par exemple, dans les attentats du 11 septembre. L'Amérique doit anticiper la fin du pétrole et des énergies fossiles; c'est possible si comme je le crois, Trump envisage une ré-industrialisation du pays alors que la finance avait desossé l'Amérique de ses industries littéralement.

(1) "Nous sommes venus, nous avons vu et il est mort", déclaration en direct, 20 octobre 2011, CBS news.
(2) C'est même une "attardée mentale" pour son directeur de campagne John Podestas! Révélation par Wikileaks, 02 novembre.
(3) Voyages organisés pour le couple Clinton par Jeffrey Epstein, milliardaire possédant sa propre île et condamné pour pédophilie. Anthony Weiner, autrefois marié à la très pro-musulmane Huma Mahmoud Abedin, assistante de Clinton, était également de la fête. ("Nous avons prévu de chauffer la piscine, pour pouvoir nager... Le service Uber transportera Ruby, Emerson et Maeve Luzzatto - 11, 9 et presque 7 ans - pour que vous ayez du bon temps"). Révélation par Wikileaks, 4 nov.

mercredi 26 octobre 2016

Le coup d'Etat manqué des policiers



Les Français ou ce qu'il en reste ne savent faire qu'une chose: se plaindre et pleurnicher sur internet que justement, ils ne peuvent rien faire. Mais ils ne le disent pas comme ça ou si peu! Au contraire, dans le virtuel, tout est possible, la Révolution est possible, rendez-vous compte: toujours cette satanée révolution qui leur paraît résumer tout, leur lâcheté surtout, leur passivité, leur résignation au fond. Accrochés à Facebook comme des moules à leur rocher, ils commentent sans prendre de risques, sans essayer de changer quoi que ce soit. Les protestations, les pétitions, les marches, les déclarations, tout ça est de la même eau: on se compte, on se croit fort alors qu'on ne passe pas à l'action véritable. On reste dans la légalité. On confond légalité et légitimité. Comme Robespierre au dernier moment, on ne veut surtout pas s'imposer par la force, la seule chose qui compte. Les Français descendants des Gaulois attendent tout de l'Etat: ils ne savent pas s'organiser par eux-mêmes, devenir efficaces et affronter l'Etat qui les vole et organise leur disparition, leur relégation dans des réserves indiennes. Facebook disperse les forces, constitue de fausses poches de pseudo-résistance: on y est un atome épars, sans contenu physique. Facebook illustre des comportements qu'il n'a pas créé lui-même. Ah les pages de résistance se multiplient sur Facebook! Coule! Dérisoire! Festif! "Le peuple se soulève" sur Facebook: 24 657 membres. Combien de centres d'accueil concrètement bloqués par des locaux mobilisés pour sauver leur mode de vie: zéro.

Les nationalistes dont le gros défaut est de se plaindre constamment ont également le gros défaut de l'époque, partagé aussi bien par les gauchistes: celui de l'illusion virtuelle, de la désintégration sociale. Internet pourrait servir à tout autre chose: il n'est que l'illustration systématique de cet esprit frivole, dans le fond, résigné et égoïste, de cet esprit festif, débile, atomisant, dérisoire, désarmant à l'avance toute entreprise collective sérieuse.

Lundi soir dernier, vers minuit même, environ 500 flics armés se retrouvaient à Paris, en voiture, en moto et à pied, à l'hôpital Saint-Louis puis sur les Champs-Elysées. "Au ministère de l'Intérieur, ce fut la panique" (1). Pendant quelques heures, les policiers n'ont-ils pas manqué l'occasion suprême: celle de se ruer sur le ministère de l'Intérieur et l'Elysée, côte à côte, séparés par la petite place Beauvau, d'abattre les quelques gardes récalcitrants s'il le fallait? (2) Il eût fallut alors une véritable organisation, même avec peu d'hommes et un chef décidé surtout. Il eût fallu Bonaparte un XIII vendémiaire. Comme sur internet, les policiers n'ont voulu "manifester que leur ras-le-bol" dirait Vincent Marronnier. Heure après heure, après des heures déjà de tergiversations fébriles en vue de se regrouper, ils ont peut-être rêvé au changement mais ne l'ont pas tenté; comme sur Facebook ils voulaient impressionner par le nombre (et le bruit) avec cette idée encore et toujours que l'Etat règle tout, que l'Etat les entendrait, réagirait humainement... depuis, les discussions ont commencé, les politiciens professionnels qui ont été des hommes avec la trouille ont retrouvé leur protection bienfaisante symbolique: l'Etat, et ont réussi à encadrer les élans perturbateurs des policiers... depuis l'espoir a disparu.

"L'Etat, l'Etat..." Idole tutélaire et bienfaisante de la France qui est en train de la tuer, la dépecer, la républicaniser. "Ceux qui se mettront en travers de l'accueil des migrants trouveront l'Etat devant eux" a déclaré avec aplomb Manuel Valls (3) et les Français ont été impressionnés: ils n'ont pas assemblé des tracteurs pour bloquer l'accès des centres d'accueils campagnards des "migrants", pas préparé des lances à purin à envoyer sur les gauchistes, les gendarmes ou les réfugiés/clandestins... non, ils n'ont fait que plier devant la volonté étatique et râler sur internet, pardi!

(1) Le Figaro en ligne, le 18 octobre.
(2) "Des effectifs bloquaient ferme les accès de l'avenue de Marigny qui longe le palais présidentiel et donne sur la place Beauvau. Depuis le matin, la rumeur disait que les "révoltés" allaient s'y engouffrer." Id.
(3) Le 22 octobre à Tours.

dimanche 9 octobre 2016

Le général sans Tête



Que de candidats pour un poste présidentiel en perdition! Plus la fonction perd de son sens, plus il y a d'appétits: le prochain Président, à moins qu'il ne remette en cause les dogmes anti-souverainiste et immigrationniste maintenant bien arrimés à la place, n'aura pratiquement aucune marge de manoeuvre et pas bien plus de consolation symbolique. Dépouillé des pouvoirs de la souveraineté, le Président français, probablement Juppé-le-condamné, sera le pion du groupe de Bildeberg (adoubé en Autriche l'année dernière) et remplira le "protocole émotionnel" (Ph. de Villiers) qui lui reste envers les actes de terrorisme, fatalité de la subversion musulmane voulue par l'UE et derrière, les groupes mondialistes des Très Riches.

En est-il conscient, le général Didier Tauzin, qui veut jeter les armes et revêtir la toge? Quand tout va mal, que le système est pourri, corrompu, prend-on le chemin clouté des urnes? Les Français boboïsés, aveugles, "employés de bureau hermaphrodites" inconscients de leur destin (Soral) ont voté Hollande en 2012: et ils voteraient d'un coup d'un seul nationaliste en 2017? C'est le premier reproche qu'on peut faire à Didier Tauzin: sa présence nouvelle affaiblit la camp souverainiste. La seule force structurée, bien imparfaite mais qui est fondamentalement souverainiste et anti-immigrationniste est le Front national. C'est le seul mouvement patriote d'envergure. Or le moment est-il critique, dramatique ou pas? Est-il encore temps de s'éparpiller dans les urnes ou de faire front et de briser démocratiquement un système verrouillé? C'est ainsi que la gauche avait perdu en 2002 face à une droite déjà sanctionnée. Mais retient-on les leçons d'histoire en France, même récentes? Apparemment, les Français joueront encore à leur jeu préféré: l'égocentrisme et la division.

La énième résurrection de de Gaulle (après Asselineau et Dupont-GnanGnan) a une conception bien faible du pouvoir exécutif: "La Nation, c'est l'employeur. Le chef de l'Etat, c'est l'employé. Point." (1) On voit mal "le plus illustre des Français" de 1958 dans ce rôle. Le chef de l'Etat, déjà complètement dépossédé comme le pays qu'il fait mine de gouverner ne serait alors qu'un employé? On mobiliserait des millions de citoyens pour élire un employé? Peut-être le général Tauzin a t-il voulu signifier qu'il faudrait un chef d'Etat plus modestement payé, qui donne lui-même l'exemple? Le fait est que dans les mots, il ne l'a pas dit. C'est le problème de Tauzin: il n'a pas de parole politique. Sa parole n'a pas de portée; il n'en comprend pas lui-même l'existence. Tout le contraire de de Gaulle.

D'un côté, le général dit qu'il y a "urgence", cause de sa candidature et de l'autre côté, c'est un Brassens pépère qui prend la pose sur Facebook, se promenant tranquillement avec sa femme ou fumant la pipe, l'air rieur, portant pull mohair gris campagnard. Au début, il faisait des apparitions face caméra, de son bureau personnel, comme s'il régentait la France déjà. Un peu Kennedy, un peu de Gaulle, le général Tauzin qui veut s'exhiber sur Facebook, n'est pas à la page.

Il prépare actuellement une conférence dans un bled paumé de la Meuse, Culley, le 18 octobre. On lit: "retrouvez-moi à Culley pour un débat sur la ruralité avec Rama Yade" et on voit sur une image de campagne vue d'en haut deux têtes découpées, apparemment réunies. C'est tout ce qu'on sait. A t-il mis Rama Yade l'incolore, la mondialiste Banania dans sa poche, ce qui serait une faute politique assez importante? Ses supporteurs sur Facebook le lui font savoir. Ou sera t-elle une contradictrice dans un débat dont il serait probablement amusant de connaître la profonde expérience de l'ancienne Secrétaire d'Etat sarkozyste, débarquée en France à 11 ans, n'ayant jamais quitté la région parisienne, symbole gadget de la discrimination positive?

Nous ne savons pas même si l'intitulé du débat semble indiquer cette dernière option. Le général Tauzin perd de précieux avantages en ne communiquant pas politiquement. Débattre, donner de l'importance à un clone républicain acquis aux droits de l'Homme, ex-umpéiste, ex-radicale, ex-centriste, consommatrice politique à la grosse tête présente t-il un quelconque intérêt politique? Comment les supporteurs de Tauzin vont-ils accueillir Yade la sarkozyste? Bref, il ne me semble pas que le général Tauzin réfléchisse en politicien.

(1) Extrait vidéo sur Facebook, le 6 octobre

jeudi 29 septembre 2016

Timecop1983



On se rencontrait
Au parc
Et on restait parfois
Jusqu'à la nuit
J'étais à toi
Depuis le début
Tu connaissais le secret
De mon coeur


Parce que tu étais ma
Ma première amourette
Oui, tu étais ma
Ma première amourette

C'est tellement lointain
Il m'arrive d'oublier
A travers le temps
Notre première rencontre
On était des gamins
A l'époque
Quand j'y pense
C'est comme hier

Parce que tu étais ma
Ma première amourette
Oui, tu étais ma
Ma première amourette


My first crush, album Reflections (2015)

mardi 27 septembre 2016

François Mitterrand par Winock




J'ai presque tout lu de Michel Winock. Non content d'être un historien rigoureux, parfois vaincu par l'opacité, la contradiction des faits, le ténébreux réel, il rachète sa naïveté d'homme de gauche par une solide culture politique et l'intérêt qu'il porte, la fascination dirait-on pour ce qu'il rejette a priori: les forces conservatrices et réactionnaires. Le fait le fascine. Et peut-être François Mitterrand dont il n'a pas écrit du tout une biographie amicale l'a t-il fasciné avant tout.

Ce livre est curieux: Winock ne fait pas une biographie fouillée qui a déjà été faite maintes fois. La vie de François Mitterrand est longue, somme de vies différentes, somme de personnages divers, déroutants. On dirait que Winock s'est forcé au jeu parce que Mitterrand est une figure incontournable de la gauche. Peut-être avait-il plus ou moins de répulsion à cette entreprise après avoir traité la vie de Clemenceau ou de Germaine de Staël, où j'ai senti la passion. J'ai plutôt senti la froideur de l'analyste lointain, le désabusement dans ce dernier livre.

François Mitterrand fut-il sincèrement un homme de gauche? N'est-ce pas plutôt Valéry Giscard d'Estaing qui en 1974, a ouvert la voie politiquement parlant, aux éternelles réformes modernes destinées à remiser l'autorité et la nation? Mais cela n'est pas défini par Winock: a t-il défini la gauche? Il est évident que la gauche mendésiste dont il se réclame par ailleurs n'a pas eu vraiment de prolongements historiques après 1955: peut-être Rocard, peut-être Jospin ont-ils eu l'heur de plaire à Michel Winock. Peut-être Michel Onfray correspond-il aujourd'hui à ses aspirations. La "gauche" n'a gagné en 1981 que parce qu'elle s'était tout à fait royalisée dans la personne de Mitterrand. Winock le dit assez: Mitterrand n'a gagné que par esprit stratège. Mutant constamment, Mitterrand s'est nourri de son opposition au régime personnel de 1958: il se nourrit constamment de ce qu'il déteste pour créer un nouveau personnage adapté aux circonstances. En ce sens, Michel Winock n'ose pas le dire mais Mitterrand a été extérieur à la gauche. La "deuxième gauche", c'est la gauche avec du contenu et sans le falbala anti-capitaliste de l'ancien PCF. Le perdant de l'élection de 1981, c'est Pierre-Mendès-France réincarné en Rocard. D'un autre côté, sans Mitterrand, la gauche, oubliée, dénaturée dès sa victoire de 1956 (selon Winock) n'aurait jamais gagné sa place dans ce régime.

A nouveau, la gauche n'a gagné en 2012 que parce qu'elle n'a pas défini de contenu, que parce qu'elle n'a réalisé qu'un exploit artificiel, la "synthèse" de cliques et d'options contradictoires. Ainsi va le régime, sa dure loi des deux tours, thème peu traité dans le livre de Winock. Les hommes sont ce que les événements font d'eux.

Personnellement, je salue l'artiste politique en Mitterrand et je regrette qu'il n'ait pas eu, à l'égal des rois, plus le sens artistique: à part la pyramide de Peï, les autres "grandes" constructions du règne sont assez laides (opéra Bastille, Arche) ou quelconque comme la bibliothèque de Tolbiac. On affuble ces bâtiments de l'épithète de "grand" pour oublier leur banalité dans un univers compris dans les années 1980 débordant de verre et de béton. Il y avait chez Mitterrand toujours quelque chose du techno froid des années 60. A Jacques Chirac qui fut qualifié ainsi dans sa jeunesse politique, on doit une réalisation plus novatrice, relativement plus discrète, le musée du quai Branly.


lundi 5 septembre 2016

La "République" et son idéal négateur




La France est une collection de peuples géographiquement et spirituellement proches: auvergnats, bourguignons, languedociens, provençaux, flamands, alsaciens, bretons, corses... La Monarchie anciennement fit l'essentiel du travail de fédération auquel elle avait adjoint un immense empire maritime réduit à quelques confettis néanmoins fermement arrimés à la France (Martiniquais, Guadeloupéens, Réunionnais).

Le principe monarchique quoique disparu, subsiste dans l'élection du Président au suffrage universel, sorte d'onction démocratique. La Révolution a lancé un nouveau régime, avec un nouveau principe: la liberté. Au nom de la liberté, on eût des guerres nombreuses, des bouleversements, des vies sacrifiées par milliers. Cet idéal, la liberté a d'abord produit, charrié, l'exact contraire de sa prétention: de quoi se demander s'il en valait la peine. Les Vendéens se souviennent qu'on leur a dénié pendant longtemps la liberté religieuse: aux yeux des fanatiques révolutionnaires, ils furent simplement des rebelles, des brigands. La Révolution cachait sous des principes des mots d'ordre de haine abstraite et de destruction, destruction qui a fini par se retourner contre ses auteurs, du reste.

Bon an, mal an, la liberté est restée le principe de la "République", enfin installée en 1870, plutôt en 1879. La liberté contre le principe monarchique qui a produit le régime d'assemblée dont on a expérimenté toute la nocivité et la liberté contre la tradition qui a fini par déraciner la France d'un point de vue spirituel, par l'enlaidir, la polluer sur le plan industriel et technique. Tous les gouvernements de gauche politiquement ont favorisé le modernisme, les transformations industrielles et techniques. Les écolos de gauche qui ne sont que des pantins n'ont probablement jamais réfléchi à ça. Se raccrochant à un sentiment réactionnaire, la Nature mais pas très intelligents, ils n'en sont pas au point de se demander si les sociétés et les peuples, partie de la Nature, ne nécessiteraient pas eux aussi la protection, la bienveillance des hommes. Or, qui défend les animaux dans leur milieu et leur intégrité défend les hommes dans leurs traditions, leur art de vivre.

Aujourd'hui, la "liberté" à gauche consiste a favoriser le retour du religieux: de quoi encore se demander si tous ces bouleversements depuis 1789 ont servi à quelque chose. Le principe monarchique en comparaison, c'est dix siècles depuis les Capétiens, dix siècles avec une seule idée-force: agrandir le domaine et la puissance royale. Manuel Valls, clone républicain en chef (1) s'imaginant que son principal adversaire est N. Sarkozy, rappelle à point nommé que c'est l'essence de la gauche paumée d'être déracinée et de déraciner par l'abstraction: "Les racines, les origines, l'identité de la France, ce sont aussi et peut-être d'abord les Lumières, l'humanisme." On voit que ce n'est pas la rigueur intellectuelle qui l'étouffe: comment une idéologie essentiellement anti-traditionnelle pourrait-elle constituer des racines? Les Lumières seraient donc d'autoriser le mariage entre homosexuels: on entend Barrère, Robespierre ou Brissot se bidonner. Je ne suis pas en train de devenir monarchiste mais face à la déroute des idées, des intentions et des résultats dans le camp progressiste aujourd'hui qui se réclame sans arrêt de la "République" et de ses valeurs creuses et changeantes, je ressens le vide sidéral de mon époque.

Mais de la même manière que les révolutionnaires se dévoraient entre eux à qui serait le plus négateur, le plus novateur, le plus extrémiste, l'idéal républicain a toujours constitué en une surenchère dans l'abstraction et le déracinement: telle est son unité purement négative au-delà de contradictions temporelles incompréhensibles. La société des droits individuels finit en société des communautés opposées, soit l'exact contraire de l'idéal révolutionnaire unitaire.

Le "vivre-ensemble" a remplacé la liberté: notion creuse, naïve, négative, hypocrite, consistant à cacher une situation hors-contrôle, la situation d'un pays dépourvu de souveraineté dans ses actes (2), notion qui cache mal également la traîtrise des élites politiques vis-à-vis du peuple. En 1789, le peuple devenait souverain, "la patrie ou la mort" disait-on; en 2005, son vote référendaire était bafoué par le Président lui-même, qui ne se retirait pas, par le suivant qui trahissait ce vote. Le suivant encore nie totalement qu'il puisse y avoir un peuple sous le vocable de république; c'est pour lui un assemblage hétéroclite dominé par la technique politique. La gauche dominant les mentalités a imposé la rupture d'homogénéité du peuple français par la rupture du pacte de fédération civique qu'elle avait elle-même... entrepris. Quel sens a tout cela?


(1) Le 29 août à Colomiers, Haute-Garonne.
(2) "De même que le redoublement systématique du sujet si cher à notre Président de la république, vous savez: la France, elle estime que, le gouvernement, il fera en sorte que... montre bien l'impuissance du dit sujet à rien entreprendre par lui-même..." Renaud Camus

Les massacres de Machecoul, par François Flameng (XIXe s.)