vendredi 10 avril 2015

L'impossible meurtre du père de Marine Le Pen


Je n'aimerais pas être dans la peau de Marine Le Pen. Les féministes mais aussi les femmes en général vont pouvoir observer prochainement comment une femme qui est aussi une fille, ne trahit pas son père à moins de se perdre. Ce n'est pas la seule fille de Jean-Marie Le Pen qui n'a eu que des filles mais c'est la plus masculine, la moins rebelle à ce père impossible: figure patriarcale en décalage par rapport à une société de moins en moins patriarcale. Elle a endossé cet héritage et maintenant, elle le jetterait? Enfin, elle n'avait pas vraiment le choix. Après des études de droit, travailler comme avocate avec le nom de Le Pen était chose quasi impossible: le milieu parisien des magistrats ou des autres avocats lui était hostile. Elle a donc commencé par traiter les affaires de son père.

Une fille ne tue pas son père, pas symboliquement s'entend. La condition de son bonheur passe au contraire par l'amour accepté du père, quelle que soit sa personnalité. Ah dans l'entourage de Mar. Le Pen, ils ne veulent que ça, apparemment: le flinguer, le vieux, le bâillonner, le mettre au rencard! Mar. Le Pen s'est entourée progressivement d'anti-lepenistes; elle se trouve aujourd'hui au pied du mur bien qu'elle ne choisira pas de sacrifier son père.

Elle sait très bien la force symbolique de Jean-Marie Le Pen au sein du Fn dont elle ne saurait se débarrasser sans créer les conditions d'une tourmente préjudiciable au parti aussi bien qu'à elle-même: elle ne se pardonnerait pas d'avoir été une "mauvaise fille" après l'avoir tant suivi, tant copié, tant admiré. Son bonheur et la réussite de son parti sont liés; mais son bonheur, disais-je est encore plus lié à la figure paternelle. Elle ne peut le toucher superficiellement qu'en le touchant profondément car J.M. Le Pen est tout d'une pièce.

Elle est donc obligée de suivre une voie ambiguë, de colères froides en regrets sincères, dans laquelle se mélange l'idéologie et l'affectivité. Le message du 8 avril est explicite. "Son statut de Président d'honneur ne l'autorise pas à prendre le Front national en otage, de provocations aussi grossières dont l'objectif semble être de me nuire...", est suivi par "C'est avec une profonde tristesse que je suis contrainte de réunir rapidement un bureau exécutif..."

lundi 6 avril 2015

L'état réel du pays




Voici sur une carte l'état politique réel du pays au soir du premier tour; les départements en noir sont ceux dans lesquels le Fn était en tête: ça en fait quarante-trois, dont vingt-huit au nord. Le Fn est soit noir (pocketnews.tv) soit gris (lesechos.fr): on est habitué. On a aussi le caca d'oie, dans la presse régionale!

La deuxième double carte montre le changement des majorités des conseils généraux par rapport aux anciennes élections, dans la journée du 2 avril: le Fn ne dirige aucun département. Le Ps et compagnie, qui n'arrivait en tête que dans quinze départements, au soir du premier tour, contrôle néanmoins 29 exécutifs locaux, métropolitains et corse, à l'issue du scrutin de jeudi dernier, soit le double. Dans ces conditions, il est évident que le deuxième tour brutalise la dynamique démocratique en cours mais encore maintient debout ou fait renaître des partis ou formations décadents, sans souffle, usés: ainsi un système archaïque se perpétue, sans dynamique, sans idées, sans hommes nouveaux. Nous répondons presque à la définition de la démocratie populaire telle que l'ont connu les pays de l'Est.

D'ailleurs, en passant, ça ne dérangeait personne auparavant que deux départements étaient dirigés par le Pcf, le Val-de-Marne et l'Allier, avec l'allégeance historique qu'on lui connaît; par contre, que le Fn, rassemblement hétéroclite né en 1972, avec comme fréquentations honteuses de son fondateur, un ancien des Waffen S.S. et un autre de la division Charlemagne, trésorier du Front à ses débuts, devenu depuis un parti capable de bousculer le "système", avec l'astuce de Mitterrand, que ce parti qui n'a jamais commis d'attentat ou jamais essayé de renverser le gouvernement contrôle un département apparaît comme une catastrophe naturelle inimaginable. La même terreur stupide s'était emparée des bonnes âmes en 1995 pour quelques communes du Midi.

Mais, cette fois, c'est bien la moitié du pays qui vote Fn. Si la droite n'était pas traîtresse à ses origines et valeurs, elle contrôlerait aujourd'hui 80 départements et non 64 et la gauche serait ramenée à de justes proportions: 15 départements. Paris, ville-département, n'a pas voté. Par contre, je me demande pourquoi Lyon, non plus, enclave détachée du Rhône, n'a pas voté. Veut-on en faire aussi un département?

Je ne suis pas contre le système majoritaire et celui-ci a ses vertus; mais dans toutes les démocraties occidentales, on pratique le tour unique: la force dominante, celle qui crée la dynamique, est fatalement portée au pouvoir. En France, c'est bien le Fn. Mais celui-ci ne récolte absolument rien (un conseiller général sortant, une députée). "Les binômes Front de gauche et Pc (moins de 400 000 voix à eux deux) réussissent à conserver 165 élus..." souligne Br. Gollnish alors que le Fn a atteint 4,1 millions de voix mais n'engrange que 62 députés locaux. Le Ps, pour 500 000 voix de plus, obtient 886 députés. Il y a là un problème énorme de distorsion entre le vote et le résultat. Le Fn est le premier parti du Nord (38%), qui est échu à l'Ump, forcément aidée par les socialos.
Et on persiste à dire que le vote Fn est un vote protestataire, de colère, un vote nul en somme, qui ne compte pas. C'est le système du vote qui a habitué les gens à voter Fn puis un "parti de gouvernement" au second tour, en non l'inverse; c'est le système de vote en place qui pervertit la manière de voter, pas l'inverse. Le deuxième tour pervertit le premier; le troisième achève la défiguration du vote. Les Français voteraient allègrement Fn s'il n'y avait qu'un tour et feraient voler en éclats les vieilles formations tandis qu'actuellement, on parle toujours de scission, de rupture au sein des grands partis mais celle-ci n'advient pas: et pour cause, le système électoral les perpétue tels quels.

Dans cette perspective, messieurs et dames du Fn, la priorité réaliste n'est pas de renverser, une fois au pouvoir, le scrutin majoritaire pour le remplacer par la proportionnelle mais de supprimer bien le deuxième tour de façon à ce que le vote donne un résultat adéquat, correspondant à la première force exprimée dans les urnes. Vous parlez de proportionnelle tant que vous n'imaginez même pas accéder au pouvoir, en fait... et comme les partis d'extrême-gauche, du reste. Le discours du Fn est en effet ambigu: on ne sait pas bien si c'est un parti de droite ou de gauche. Depuis 2011, date de l'accession de Marine Le Pen à sa tête, il tend à se gauchiser (c'est une soixante-huitarde); il mise sur ses chances d'éliminer le candidat de la gauche aux présidentielles plutôt que celui de la droite qu'il devrait logiquement chercher à remplacer...

mardi 31 mars 2015

La catin socialiste se donne à son maque


Le deuxième tour a réduit l'arrogance frontiste à une peau de chagrin. Beaucoup s'en réjouissent, à gauche, oubliant qu'ils venaient de prostituer leur vote. Ca ne les gêne pas du tout, les socialos, de voter à droite, mais alors pas du tout: ils y vont en groupe organisé. On leur dit de faire et ils font. L'Yonne l'illustre parfaitement, qui eût pu être un département frontiste, si la démocratie était quelque chose de convenable, de logique, en France. Au premier tour, le Fn est en tête dans neuf cantons sur vingt-et-un. Dans ces cantons, il dépassait 30%; à Thorigny-sur-Oreuse, dans le Sénonais, c'était 41,5%. Mais ce canton n'a pas envoyé de députés frontistes au conseil général. Au deuxième tour, le Fn y améliore son score, pour monter à 46%, le meilleur de tous mais il est battu par un couple Udi, qui, de 28,9% monte à 53,9%! C'est du délire!

Comment renverse t-on une situation désavantageuse et augmente-t-on son score de près de 25 points? Soit le peuple français vote n'importe comment soit la gauche se prostitue en intégralité presque, rendant absurde et anti-démocratique un système électoral faussé par les deux tours. Les deux réponses reviennent au même. Les deux listes de gauche dans ce canton totalisaient 29,5% au premier tour: il est donc évident que pour un taux de participation sensiblement égal, les électeurs de ces deux listes sont retournés voter pour la victoire d'une république anti-démocratique. Le système majoritaire n'est pas combinable avec deux tours sauf à le dénaturer: l'Udi n'était pas majoritaire dans le canton de Thorigny-sur-Oreuse comme dans tous les cantons de France dans lesquels le Fn était en tête.

Dans sept cantons acquis désormais à la droite (Udi, Dvd, Ump), le couple Fn l'emportait au premier tour: la gauche a donc volé au secours de celui qu'elle considère comme un adversaire commode, démentant formellement la collusion "FnPs" qu'avait formulé de façon hasardeuse l'ancien chef de l'Etat. Dans le canton de Joigny, le Ps avait sauvé ses fesses au premier tour et y faisait jeu égal avec le Fn (environ 31% chacun); la compétition fut donc plus équilibrée. Mais quand le Fn y gagne 14 points entre deux tours, le Ps, lui, rafle 23 points! Où les a-t-il trouvés? Là aussi, le taux de participation a à peine augmenté (51-54). La réserve de gauche n'était que de 6% environ. Ajoutons l'Udi: ça ne la met qu'à 15%. C'est franchement incompréhensible et je me demande, qui du système électoral ou des Français, est le plus absurde.

Seul le canton de Villeneuve-sur-Yonne, dans ce lot, répond à la définition de la démocratie et de la logique arithmétique: le Fn, devançant au premier tour un Dvg, l'emportait finalement. La dynamique, quoique respectée aurait cependant pu être cassée car si le Fn gagnait 15 points entre deux tours, son adversaire en gagnait 22! Les scores finaux sont serrés: 50-49. On a probablement ici un mélange de votes Dvd (20%) et Dvg (12, 5%), venus consolider le second finaliste du premier tour. Il faut imaginer que des décennies de pratique du double tour ont donné aux Français, déjà portés à la frivolité, un sentiment d'allégresse à l'idée de prostituer leur vote.

Au secours, bientôt la croix gammée sur les belles tours d'entrée de Villeneuve-sur-Yonne!

mercredi 25 mars 2015

Comme en 2002, le Ps est troisième



Ces élections intermédiaires ont plongé le Parti socialiste à nouveau en arrière. Dimanche soir, à vingt heures, il ne le semblait pas: à entendre les journalistes pressés sur France-inter ou Europe 1, le Ps seul, avais-je bien entendu atteignait 35%, devant le Fn. Ces bavards rivés sur des estimations ou des sondages, n'ont plus aucun recul sur rien.

Le Ps est bon dernier parmi les "grands". Bien fait pour lui; seulement l'électorat de gauche s'est quand même mobilisé dans la grande peur des Sections d'assaut et d'un nouveau Reich qui n'existent pas: autant dire des crétins profonds dont le seul projet politique est d'extirper "l'homophobie" de France, mot vague qu'un Premier ministre n'hésite pas à prononcer comme s'il s'agissait d'un sujet réel et sérieux. Vous me direz: le Président de la république a pour fonction désormais d'embrasser les gens endoloris et d'annoncer les catastrophes. Pendant ce temps, ces mêmes électeurs lobotomisés approuvent une politique de droite que fait la gauche comme à l'habitude; rien de plus bête qu'un électeur de gauche finalement. La gauche au pouvoir trahit systématiquement son électorat; celui-ci demande juste en compensation du rêve, du vent, un peu d'anti-racisme par là, des châteaux de sable à prendre d'assaut en urgence.

Chaque électorat s'est mobilisé. Du coup, la France est bloquée. Elle le serait s'il n'y avait qu'un tour, par exemple et s'il fallait dégager des majorités avec 29 ou 25% des voix. La droite totalise plus de 62% des voix mais la droite qui remportera nombre de conseils généraux dimanche prochain sera divisée, on le sait; ce sera la "droite républicaine", une partie de la droite, la plus usée qui bénéficiera de la plus-value majoritaire. Mais cette prime majoritaire existerait d'elle-même par la magie du tour unique que la France s'obstine à ne pas installer: le premier arrivé gagnerait la majorité, un point, c'est tout. Dans cette configuration, le Fn aurait toutes ses chances tandis qu'il peine actuellement, même avec des scores supérieurs à 30 et 40% à décrocher des timbales. Dès le premier tour, le Fn a aligné quatre élus (Aisne et Haute-Marne, Vaucluse et Var) mais il lui faut, bien évidemment, atteindre et dépasser 50% des voix. Le second tour devrait amplifier la poussée frontiste mais il la brisera au contraire; tel est le gros défaut du système français à deux tours.

Le marchand de tapis Sarkozy disait que le Fn fait gagner le Ps; rien de plus faux: dans les triangulaires où le Fn est premier, les trous du cul socialistes, sans scrupule vont voter Ump. Bien sûr, il faut assurer des majorités et je ne suis pas contre le scrutin majoritaire: je suis contre les deux tours. Je pense que ce serait une bonne chose d'habituer les Français au tour unique aux élections locales; cela permettrait de renouveler plus vite le personnel politique à l'intérieur des partis ou même de supprimer certains partis parasitaires (écolos, par exemple). Marine Le Pen a tort d'appuyer le scrutin proportionnel car même si la route d'accès au pouvoir est longue et escarpée, une fois le verrou psychologique déverrouillé, ce qui est en train de se faire, le système majoritaire favorisera les menées du parti le plus dynamique. Une fois présidente, voudra t-elle affaiblir sa victoire en organisant des élections législatives au scrutin proportionnel? Rappelons-nous les déferlements de députés d'un même bord en 1981, 1993 (Ps réduit à 70 députés), en 2002 (Ump: 358 députés)... Le système est bon mais faussé par les deux tours; il a tendance à faire se survivre des partis usés, sans dynamisme ni intelligence mais implantés, comme on dit.

A part ça, ces élections n'auront pas été l'occasion d'aborder de "grands problèmes" locaux; et là-dessus, je ne suis pas naïf: le Fn n'est pas en mesure d'apporter de grands changements. Ils nous le répètent assez que les élections locales ne sont qu'une étape vers le pouvoir présidentiel. Bien sûr, ça et là, certaines subventions abusives ont été supprimées, toujours accordées à des associations gauchistes. Mais le financement français local est d'une complexité et d'une malhonnêteté insigne: tous les projets sont toujours payés par d'autres, par toutes sortes d'échelons administratifs et para-publics (l'Etat n'ayant pas d'argent, du reste). Le décideur devrait avoir les moyens de payer ce qu'il souhaite réaliser. C'est une question de responsabilité qui a été depuis longtemps oubliée en France. Là-dessus, je suis parfaitement jacobin: la morgue des conseils régionaux entre autres, doit être abattue, les compétences et les moyens de chaque territoire bien définis, département et commune essentiellement; les régions en leurs conseils ne devraient être que l'émanation de la volonté des départements. Il y a trop de fonctionnaires territoriaux, trop d'élus locaux; chaque conseiller général devrait être aussi conseiller régional à tour de rôle, par exemple. Enfin, l'Etat doit surplomber les échelons locaux en s'occupant des grandes affaires, en ne les déléguant pas par morceaux; c'est ce qui s'est pourtant fait à la longue depuis 1982. Est-ce vraiment la philosophie frontiste et le contenu qu'on y donne au souverainisme? J'en doute car à l'approche du pouvoir, les esprits s'échauffent, on oublie la ligne de conduite qu'on s'est tracée, on épouse toutes les modes...

Les résultats au soir du premier tour; dans chaque canton, le parti arrivé en tête (francetvinfo.fr).

samedi 21 mars 2015

Archéologie maritime





Au coeur de l'archipel philippin, dans la mer de Sibuyan, un milliardaire américain entêté et son yacht du dernier cri, emportant robots sous-marins avec lui, a localisé le 2 mars une épave japonaise par un kilomètre de fond, celle du cuirassé Musashi, coulé le 24 octobre 1944 par l'aviation américaine. Ce mastodonte faisait 263 mètres de long, pesait 70 000 tonnes et plus de mille marins d'équipage ont péri avec lui. Ses canons pouvaient atteindre les navires américains à 42 km de distance, sans que ceux-ci l'égalent. Sous la mer apparaît à la caméra une rampe de lancement: le cuirassier pouvait aussi lancer des hydravions. Des dizaines d'avions ont été nécessaires pour le détruire, dans la reconquête américaine du Pacifique, qui culmina, comme on sait, par le lâchage ignoble de bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Paul Allen n'oublie pas les morts du reste; "Que l'équipage du Musashi repose en paix" a t-il touité.

Enfin, une fausse nouvelle, une nouvelle différée plutôt mais c'est pour rester dans les bateaux et ne pas trop parler de cadavres: des fouilles dans le métro de Naples, depuis 2004, ont mis à jour de simples bateaux, de grandes barques en bois, qui pouvaient servir à l'administration maritime. Ce sont des esquifs romains de la fin du premier siècle. Comme on le voit, leur taille est relativement modeste. Une conférence le 13 mars dans la même ville par Giulia Boetto, du CNRS comme son nom ne l'indique pas ne présentait pas plus, comme le soutient le blogue Napolipole.blogspot, de découvertes récentes mais revenait, sur l'excavation et la conservation de ces épaves. Immergés dans l'eau salée depuis si longtemps, ces rafiots de bois avaient besoin de changer de traitement en douceur; la photo montre une barque non encore retirée de sa gangue mais nettoyée. Après extraction, elles ont été consolidées par une enveloppe de résine puis ont barboté je ne sais combien de temps dans l'eau douce. Quant à la conférencière brune-rousse, elle parlait d'un navire qui "présente une proue construite en miroir par rapport à la proue du deuxième" et c'est sur ces propos douteux, je crois, que je terminerai l'exposé.

A la proue du Musashi, le sceau impérial probablement, dans un blason métallique - Le pont avant quelque peu impressionnant du navire; tout au bout, le blason - Les bateaux de Naples

jeudi 19 mars 2015

Découvertes archéologiques à la pelle





Incroyable! Est-ce à cause de ce printemps en avance, si agréable? Ce mois de mars a déjà été riche en découvertes archéologiques, de Paris jusqu'au fond du Pacifique, en passant par l'Egypte. Décidément gâtés par les dieux, nous aurons également une éclipse solaire vendredi matin.

Est-ce banal? Y'a t-il autant de découvertes à l'approche de chaque printemps? Je n'en sais rien, n'étant pas versé dans la chose. Ce moment exceptionnel de l'humanité (?) correspond aussi aux destructions archéologiques perpétrées par les fanatiques islamistes en Irak; mais dans nos vies mêmes, nous perdons des choses précieuses sans y faire attention et ne pouvons tout garder, du reste. Nous y pensons amèrement après les avoir volontairement détruites. La vie a un besoin de se renouveler par la destruction; c'est un vieux mythe et une réalité.

L'archéologie consiste a révéler certains de ces cadavres. Et trois sont français! A Lavau, près de Troyes, l'archéologie préventive a mis à jour une sépulture princière qui remonte au VIe siècle avant J.C.: âge du fer et civilisation celte de Hallstatt, caractérisée par le tumulus. L'information a circulé au début du mois. Dans un quartier résidentiel, les archéologues ont découvert un tumulus en effet, "plus gros que la cathédrale de Troyes", dit le directeur des fouilles. Le prince était accompagné de la panoplie habituelle due à son rang: char à deux roues, chaudron en bronze, vases, objets d'Italie: grecs, étrusques; pièces périssables également (tissus, bois) qui permettront d'affiner la datation. Le chaudron, maousse, possède plusieurs anneaux d'attache décorés chacun d'une petite tête barbue, cornue et aux oreilles pointues. A Vix, en Côte-d'Or, non loin, on avait découvert en 1953 également une tombe princière: l'énorme chaudron à libations d'importation (appelé cratère), richement décoré est exposé au musée de Châtillon-sur-Seine qui vaut le détour, comme dit le guide Michelin.

Au large de Hyères, dans le Midi, un navire marchand qui transportait essentiellement des amphores a été fouillé par une association, supervisée par la préfecture maritime et peut-être l'antique Artémis. Ce navire du premier siècle avant notre ère repose par 45 mètres de fond et voguait au large du bastion d'Olbia, cité lige de Massalia bâtie sur la presqu'île de Giens. La découverte remonte en fait à 2010 et on nous dit que "le mobilier" a été remonté en 2012 (Var-matin, 11 mars). De toute évidence cherche t-on les conditions les plus discrètes de fouilles avant de contacter la presse: les voleurs de trésors antiques existent toujours. Récemment, les recherches se sont donc portées sur une portion de coque "afin d'en apprendre plus sur les techniques de construction".

Enfin, à Paris, boulevard Sébastopol (IIe), un hôpital médiéval nommé la Trinité a laissé des sépultures communes en son cimetière, retrouvées dans les sous-sols d'un supermarché. Tant mieux, je pensais qu'il n'y avait plus de supermarché dans les centres des villes! On sait: c'est sûrement un Monoprix super cher. Trêve de balivernes. Les corps sont bien rangés, tête-bêche et même les uns sur les autres: l'espace était cher à Paris déjà! Sans doute une crise de mortalité aigüe est-elle à l'origine de ces tombes; mais les squelettes, eux, n'ont pas encore été datés.

Louqsor, en Egypte fait régulièrement parler de lui. L'Egypte est comme un mirage: chaque découverte fait frissonner alors qu'elle n'est généralement pas bien originale par rapport aux précédentes. Les Grecs vantaient la stabilité immémoriale des Egyptiens: dans l'art, les formes se répètent d'un siècle à l'autre. Le ministère égyptien des Antiquités, qui contrôle à juste titre toutes les fouilles, dans un pays qui a été largement pillé, a annoncé la découverte, le 10 mars, par une équipe américaine, d'une nouvelle tombe pharaonique, datant du nouvel Empire (1550-1070 av. J.C.). Les parois du caveau sont peints de scènes quotidiennes, comme la chasse et de rites de célébration comme c'était la coutume. Le site pharaon-magazine.fr (faut le faire!) précise qu'il s'agit de la tombe d'un fonctionnaire d'Amon, un prêtre. Amon est à l'origine de la vie, il pouvait donc aisément la reprendre. La moisson archéologique en Egypte a été excellente l'année dernière (momie et son sarcophage de 1600 ans av. J.C.).

La France, où l'on plante désormais officiellement des godemichés géants sur les places anciennes n'est pas prête à recevoir un nouvel obélisque.

A suivre...

Le petit dieu cornu du chaudron de Lavau - Tombe du prêtre d'Amon de la XVIIIe dynastie, Louqsor - Art officiel français, style Hollande

mercredi 18 mars 2015

La chasse au frontiste est ouverte (2)





Je poursuis. Il y a peu de gens qui savent correctement écrire au Fn: on est d'accord. Mais encore une fois, ça vaut pour beaucoup de monde. Le couple que forment Dominique Aguilhar et Jean-Pierre Bouilhac, respectivement mairesse de Tonnerre et conseiller général sortant donc, pas des riens, vous croyez qu'ils savent écrire, ceux-là? Qui a écrit, par exemple, le 11 mars (sur Facebook): "Ravières possèdent des atouts comme son église classée..." Dit-on: "ils nous ont témoigné de leur énergie..."? ou encore: "des paysages remarquables déclinés autour du canal de Bourgogne..."? Et pourtant, c'est "l'union de la droite", bordel, de la bonne droite respectable locale censée rassurer les populations frileuses!

Dans la France d'aujourd'hui, dans cette vieille socialie, vieille catin trop socialisée, chochotte abrutie par des mots artificiels, les mots qui font vrai font peur. Parmi tous les candidats monstrueux recensés par le Figaro, un seul, Maxime Chaussat, s'est vu infliger une peine judiciaire: responsable départemental dans l'Ain, il fut l'auteur de tags anti-musulmans ("Islam dehors") et/ou, on ne sait pas très bien, de croix celtiques sur le mur d'un kebab et/ou sur celui d'un marché. Pour ces actes gravissimes, il a dû débourser 5 380 euros de dommages et intérêts. Certes, il y a là un fait, pas très grave, convenons-en alors que tout le reste dans cette liste n'est que parlote électronique. Un tag n'est pas un bris de vitre ou le début d'un incendie. Certes, M. Chaussat a peut-être agi en tant que responsable agréé d'un parti politique; lui-même dit qu'il a couvert quelqu'un. Quoi qu'il en soit, des graffitis valent peut-être une amende ou plutôt une peine de travail, mais pas une telle somme.

Combien de candidats non-frontistes à ces élections qui ont eux aussi écopé d'une amende ou d'une peine pour excès de vitesse, conduite en état d'ivresse, coups et blessures, tripatouillage électoral, fraude fiscale... des trucs du genre? Ah, il n'y a pas de liste. Les candidats du Bien ne figurent pas sur les listes du Mal.

Les candidats du Mal, eux, sont accusés de racisme, de fascisme, d'homophobie et d'islamophobie en permanence. C'est vrai que c'est vachement plus grave, de penser quelque chose plutôt que de faire réellement du mal. A part ce Maxime Chaussat, les autres candidats dénoncés ont pensé des trucs, rien de plus. Et la justice n'a rien à faire là-dedans ou si peu. Comment sauvegarder la liberté sinon en laissant dire?

Le racisme est une opinion, contrairement à ce qu'affirmait Manuel Valls, de plus en plus malade de sa propre bouffissure, importance, malade de voir qu'on lui résiste, que la réalité et peut-être bien le peuple français en une bonne majorité est "raciste". Il le serait bien tellement il en a marre qu'on lui répète qu'il ne faut pas l'être. Tout ce qui est d'ordre idéologique, en tant que pensée, fait partie des droits individuels et ne devrait jamais débouler dans un tribunal. On se focalise tellement sur la restriction qu'on pense donner aux opinions diverses qu'on en oublie à quel point l'opinion, dans le champ de la pensée, n'est qu'un donné, souvent pas très réfléchi, une expression spontanée loin de la vérité, loin de la dialectique.

"L'opinion ne s'applique donc ni à l'être, ni au non-être (...)" Platon, République (VI).

Le droit associé à l'opinion est assez ridicule et pourtant, cela fonde notre démocratie moderne, paraît-il. Matamore de la gauche idéale, Manuel Valls alias "valeurs de la République" pédale dans la semoule. Soit ces "valeurs" recoupent quelque chose de prodigieux, de mystérieux dont on n'a pas eu idée encore, soit ce sont les libertés affirmées depuis plus de deux siècles comme la liberté d'opinion par exemple. Mais Manuel Valls voudrait ardemment bâillonner diverses opinions au nom des "valeurs de la République" car ce sont alors des délits: racisme, antisémitisme, on peut ajouter négationnisme, déjà criminalisé. Cette contradiction de la liberté qui se fait de plus en plus vide et autoritaire, n'est-ce pas ce qu'on a vu à l'Assemblée, entre un homme qui se veut dur et sa main qui tremble?

Manuel Valls, le 10 mars, répond violemment à l'interpellation de Marion Maréchal-Le Pen, en "hystéroïde de l'univers socialiste en explosion", selon le bon mot de l'aïeul. Ség. Royal et Mar. Lebranchu étaient aux premières places pour observer la main gauche secouée de spasmes du Premier ministre - Les adversaires de Valls (à droite) sont aussi ridicules que lui en le comparant à Hitler; ce dernier était bien plus drôle...