mercredi 25 mars 2015

Comme en 2002, le Ps est troisième



Ces élections intermédiaires ont plongé le Parti socialiste à nouveau en arrière. Dimanche soir, à vingt heures, il ne le semblait pas: à entendre les journalistes pressés sur France-inter ou Europe 1, le Ps seul, avais-je bien entendu atteignait 35%, devant le Fn. Ces bavards rivés sur des estimations ou des sondages, n'ont plus aucun recul sur rien.

Le Ps est bon dernier parmi les "grands". Bien fait pour lui; seulement l'électorat de gauche s'est quand même mobilisé dans la grande peur des Sections d'assaut et d'un nouveau Reich qui n'existent pas: autant dire des crétins profonds dont le seul projet politique est d'extirper "l'homophobie" de France, mot vague qu'un Premier ministre n'hésite pas à prononcer comme s'il s'agissait d'un sujet réel et sérieux. Vous me direz: le Président de la république a pour fonction désormais d'embrasser les gens endoloris et d'annoncer les catastrophes. Pendant ce temps, ces mêmes électeurs lobotomisés approuvent une politique de droite que fait la gauche comme à l'habitude; rien de plus bête qu'un électeur de gauche finalement. La gauche au pouvoir trahit systématiquement son électorat; celui-ci demande juste en compensation du rêve, du vent, un peu d'anti-racisme par là, des châteaux de sable à prendre d'assaut en urgence.

Chaque électorat s'est mobilisé. Du coup, la France est bloquée. Elle le serait s'il n'y avait qu'un tour, par exemple et s'il fallait dégager des majorités avec 29 ou 25% des voix. La droite totalise plus de 62% des voix mais la droite qui remportera nombre de conseils généraux dimanche prochain sera divisée, on le sait; ce sera la "droite républicaine", une partie de la droite, la plus usée qui bénéficiera de la plus-value majoritaire. Mais cette prime majoritaire existerait d'elle-même par la magie du tour unique que la France s'obstine à ne pas installer: le premier arrivé gagnerait la majorité, un point, c'est tout. Dans cette configuration, le Fn aurait toutes ses chances tandis qu'il peine actuellement, même avec des scores supérieurs à 30 et 40% à décrocher des timbales. Dès le premier tour, le Fn a aligné quatre élus (Aisne et Haute-Marne, Vaucluse et Var) mais il lui faut, bien évidemment, atteindre et dépasser 50% des voix. Le second tour devrait amplifier la poussée frontiste mais il la brisera au contraire; tel est le gros défaut du système français à deux tours.

Le marchand de tapis Sarkozy disait que le Fn fait gagner le Ps; rien de plus faux: dans les triangulaires où le Fn est premier, les trous du cul socialistes, sans scrupule vont voter Ump. Bien sûr, il faut assurer des majorités et je ne suis pas contre le scrutin majoritaire: je suis contre les deux tours. Je pense que ce serait une bonne chose d'habituer les Français au tour unique aux élections locales; cela permettrait de renouveler plus vite le personnel politique à l'intérieur des partis ou même de supprimer certains partis parasitaires (écolos, par exemple). Marine Le Pen a tort d'appuyer le scrutin proportionnel car même si la route d'accès au pouvoir est longue et escarpée, une fois le verrou psychologique déverrouillé, ce qui est en train de se faire, le système majoritaire favorisera les menées du parti le plus dynamique. Une fois présidente, voudra t-elle affaiblir sa victoire en organisant des élections législatives au scrutin proportionnel? Rappelons-nous les déferlements de députés d'un même bord en 1981, 1993 (Ps réduit à 70 députés), en 2002 (Ump: 358 députés)... Le système est bon mais faussé par les deux tours; il a tendance à faire se survivre des partis usés, sans dynamisme ni intelligence mais implantés, comme on dit.

A part ça, ces élections n'auront pas été l'occasion d'aborder de "grands problèmes" locaux; et là-dessus, je ne suis pas naïf: le Fn n'est pas en mesure d'apporter de grands changements. Ils nous le répètent assez que les élections locales ne sont qu'une étape vers le pouvoir présidentiel. Bien sûr, ça et là, certaines subventions abusives ont été supprimées, toujours accordées à des associations gauchistes. Mais le financement français local est d'une complexité et d'une malhonnêteté insigne: tous les projets sont toujours payés par d'autres, par toutes sortes d'échelons administratifs et para-publics (l'Etat n'ayant pas d'argent, du reste). Le décideur devrait avoir les moyens de payer ce qu'il souhaite réaliser. C'est une question de responsabilité qui a été depuis longtemps oubliée en France. Là-dessus, je suis parfaitement jacobin: la morgue des conseils régionaux entre autres, doit être abattue, les compétences et les moyens de chaque territoire bien définis, département et commune essentiellement; les régions en leurs conseils ne devraient être que l'émanation de la volonté des départements. Il y a trop de fonctionnaires territoriaux, trop d'élus locaux; chaque conseiller général devrait être aussi conseiller régional à tour de rôle, par exemple. Enfin, l'Etat doit surplomber les échelons locaux en s'occupant des grandes affaires, en ne les déléguant pas par morceaux; c'est ce qui s'est pourtant fait à la longue depuis 1982. Est-ce vraiment la philosophie frontiste et le contenu qu'on y donne au souverainisme? J'en doute car à l'approche du pouvoir, les esprits s'échauffent, on oublie la ligne de conduite qu'on s'est tracée, on épouse toutes les modes...

Les résultats au soir du premier tour; dans chaque canton, le parti arrivé en tête (francetvinfo.fr).

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