mercredi 18 mars 2015

La chasse au frontiste est ouverte (2)





Je poursuis. Il y a peu de gens qui savent correctement écrire au Fn: on est d'accord. Mais encore une fois, ça vaut pour beaucoup de monde. Le couple que forment Dominique Aguilhar et Jean-Pierre Bouilhac, respectivement mairesse de Tonnerre et conseiller général sortant donc, pas des riens, vous croyez qu'ils savent écrire, ceux-là? Qui a écrit, par exemple, le 11 mars (sur Facebook): "Ravières possèdent des atouts comme son église classée..." Dit-on: "ils nous ont témoigné de leur énergie..."? ou encore: "des paysages remarquables déclinés autour du canal de Bourgogne..."? Et pourtant, c'est "l'union de la droite", bordel, de la bonne droite respectable locale censée rassurer les populations frileuses!

Dans la France d'aujourd'hui, dans cette vieille socialie, vieille catin trop socialisée, chochotte abrutie par des mots artificiels, les mots qui font vrai font peur. Parmi tous les candidats monstrueux recensés par le Figaro, un seul, Maxime Chaussat, s'est vu infliger une peine judiciaire: responsable départemental dans l'Ain, il fut l'auteur de tags anti-musulmans ("Islam dehors") et/ou, on ne sait pas très bien, de croix celtiques sur le mur d'un kebab et/ou sur celui d'un marché. Pour ces actes gravissimes, il a dû débourser 5 380 euros de dommages et intérêts. Certes, il y a là un fait, pas très grave, convenons-en alors que tout le reste dans cette liste n'est que parlote électronique. Un tag n'est pas un bris de vitre ou le début d'un incendie. Certes, M. Chaussat a peut-être agi en tant que responsable agréé d'un parti politique; lui-même dit qu'il a couvert quelqu'un. Quoi qu'il en soit, des graffitis valent peut-être une amende ou plutôt une peine de travail, mais pas une telle somme.

Combien de candidats non-frontistes à ces élections qui ont eux aussi écopé d'une amende ou d'une peine pour excès de vitesse, conduite en état d'ivresse, coups et blessures, tripatouillage électoral, fraude fiscale... des trucs du genre? Ah, il n'y a pas de liste. Les candidats du Bien ne figurent pas sur les listes du Mal.

Les candidats du Mal, eux, sont accusés de racisme, de fascisme, d'homophobie et d'islamophobie en permanence. C'est vrai que c'est vachement plus grave, de penser quelque chose plutôt que de faire réellement du mal. A part ce Maxime Chaussat, les autres candidats dénoncés ont pensé des trucs, rien de plus. Et la justice n'a rien à faire là-dedans ou si peu. Comment sauvegarder la liberté sinon en laissant dire?

Le racisme est une opinion, contrairement à ce qu'affirmait Manuel Valls, de plus en plus malade de sa propre bouffissure, importance, malade de voir qu'on lui résiste, que la réalité et peut-être bien le peuple français en une bonne majorité est "raciste". Il le serait bien tellement il en a marre qu'on lui répète qu'il ne faut pas l'être. Tout ce qui est d'ordre idéologique, en tant que pensée, fait partie des droits individuels et ne devrait jamais débouler dans un tribunal. On se focalise tellement sur la restriction qu'on pense donner aux opinions diverses qu'on en oublie à quel point l'opinion, dans le champ de la pensée, n'est qu'un donné, souvent pas très réfléchi, une expression spontanée loin de la vérité, loin de la dialectique.

"L'opinion ne s'applique donc ni à l'être, ni au non-être (...)" Platon, République (VI).

Le droit associé à l'opinion est assez ridicule et pourtant, cela fonde notre démocratie moderne, paraît-il. Matamore de la gauche idéale, Manuel Valls alias "valeurs de la République" pédale dans la semoule. Soit ces "valeurs" recoupent quelque chose de prodigieux, de mystérieux dont on n'a pas eu idée encore, soit ce sont les libertés affirmées depuis plus de deux siècles comme la liberté d'opinion par exemple. Mais Manuel Valls voudrait ardemment bâillonner diverses opinions au nom des "valeurs de la République" car ce sont alors des délits: racisme, antisémitisme, on peut ajouter négationnisme, déjà criminalisé. Cette contradiction de la liberté qui se fait de plus en plus vide et autoritaire, n'est-ce pas ce qu'on a vu à l'Assemblée, entre un homme qui se veut dur et sa main qui tremble?

Manuel Valls, le 10 mars, répond violemment à l'interpellation de Marion Maréchal-Le Pen, en "hystéroïde de l'univers socialiste en explosion", selon le bon mot de l'aïeul. Ség. Royal et Mar. Lebranchu étaient aux premières places pour observer la main gauche secouée de spasmes du Premier ministre - Les adversaires de Valls (à droite) sont aussi ridicules que lui en le comparant à Hitler; ce dernier était bien plus drôle...                  

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