samedi 21 mars 2015

Archéologie maritime





Au coeur de l'archipel philippin, dans la mer de Sibuyan, un milliardaire américain entêté et son yacht du dernier cri, emportant robots sous-marins avec lui, a localisé le 2 mars une épave japonaise par un kilomètre de fond, celle du cuirassé Musashi, coulé le 24 octobre 1944 par l'aviation américaine. Ce mastodonte faisait 263 mètres de long, pesait 70 000 tonnes et plus de mille marins d'équipage ont péri avec lui. Ses canons pouvaient atteindre les navires américains à 42 km de distance, sans que ceux-ci l'égalent. Sous la mer apparaît à la caméra une rampe de lancement: le cuirassier pouvait aussi lancer des hydravions. Des dizaines d'avions ont été nécessaires pour le détruire, dans la reconquête américaine du Pacifique, qui culmina, comme on sait, par le lâchage ignoble de bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Paul Allen n'oublie pas les morts du reste; "Que l'équipage du Musashi repose en paix" a t-il touité.

Enfin, une fausse nouvelle, une nouvelle différée plutôt mais c'est pour rester dans les bateaux et ne pas trop parler de cadavres: des fouilles dans le métro de Naples, depuis 2004, ont mis à jour de simples bateaux, de grandes barques en bois, qui pouvaient servir à l'administration maritime. Ce sont des esquifs romains de la fin du premier siècle. Comme on le voit, leur taille est relativement modeste. Une conférence le 13 mars dans la même ville par Giulia Boetto, du CNRS comme son nom ne l'indique pas ne présentait pas plus, comme le soutient le blogue Napolipole.blogspot, de découvertes récentes mais revenait, sur l'excavation et la conservation de ces épaves. Immergés dans l'eau salée depuis si longtemps, ces rafiots de bois avaient besoin de changer de traitement en douceur; la photo montre une barque non encore retirée de sa gangue mais nettoyée. Après extraction, elles ont été consolidées par une enveloppe de résine puis ont barboté je ne sais combien de temps dans l'eau douce. Quant à la conférencière brune-rousse, elle parlait d'un navire qui "présente une proue construite en miroir par rapport à la proue du deuxième" et c'est sur ces propos douteux, je crois, que je terminerai l'exposé.

A la proue du Musashi, le sceau impérial probablement, dans un blason métallique - Le pont avant quelque peu impressionnant du navire; tout au bout, le blason - Les bateaux de Naples

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